N° 1411 du Canard Enchaîné – 5 Novembre 1947
N° 1411 du Canard Enchaîné – 5 Novembre 1947
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Dans l’article « Avec le baron ou avec le curé ? » publié le 5 novembre 1947 dans Le Canard Enchaîné, R. Tréno explore les dynamiques politiques complexes et parfois contradictoires de la France d’après-guerre. En utilisant un ton satirique et critique, il met en lumière la confusion qui règne alors que les Français tentent de naviguer entre différentes allégeances politiques et idéologiques.
Tréno commence par comparer la situation politique en France à celle de Berlin ou de Vienne, où il suffit de traverser une rue pour passer du territoire américain à celui des Russes, illustrant ainsi la proximité et l’interchangeabilité des sphères d’influence. En France, un pas à droite nous place dans le camp américain, tandis qu’un pas à gauche nous met du côté russe, selon une manière de parler qui révèle la polarisation politique du moment. Maurice Thorez, leader communiste, ajoute à la confusion en déclarant qu’il n’y a plus ni droite ni gauche.
L’article continue en évoquant la disparition des repères traditionnels : les instituteurs socialistes, les métallos communistes, et les bourgeois libres penseurs, qui servaient autrefois de guides clairs dans le paysage politique. Tréno déplore cette perte de repères, rendant plus difficile de savoir quelle direction suivre.
Tréno décrit une scène où engager une simple conversation avec un instituteur socialiste peut attirer l’accusation de compromettre avec le parti adverse. Le métallo communiste, de son côté, affirme son indépendance française, tout en se retrouvant paradoxalement allié au baron Petiet, un industriel, dans leur lutte contre l’impérialisme américain. Ce rapprochement inattendu et contradictoire démontre les alliances improbables formées par des intérêts économiques partagés.
Tréno utilise l’exemple de l’instituteur socialiste s’associant avec un curé pour préparer la « troisième force », une tentative de créer une alternative ni américaine ni russe. Cependant, il exprime son scepticisme quant à l’efficacité de cette force, se sentant plus en phase avec le métallo de Renault qu’avec le curé.
L’article conclut sur une note pessimiste, suggérant que quelle que soit l’issue, les barons et les curés tireront toujours leur épingle du jeu, laissant les travailleurs et les intellectuels dans une position précaire. Tréno rappelle également l’ombre omniprésente du général de Gaulle, prêt à intervenir pour réconcilier les factions, tout en soulignant l’ironie des alliances formées par ceux qui se retrouvent dépendants des figures d’autorité qu’ils auraient voulu éviter.
En somme, Tréno critique l’absurdité et la complexité des alliances politiques de l’époque, montrant que, malgré les différentes positions idéologiques, ce sont souvent les mêmes élites qui en sortent gagnantes.
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