N° 1426 du Canard Enchaîné – 18 Février 1948
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L’article « A propos de la pièce de Paul Raynal, PÉTAIN-LE-FUSILLEUR » par R. Tréno, est une critique acerbe de la pièce « Le Matériel humain » de Paul Raynal, tout en dressant un réquisitoire contre le maréchal Pétain et ses actions durant la Première Guerre mondiale.
La pièce de Paul Raynal se concentre sur les mutineries de 1917 sur le front de Macédoine, lorsque des soldats français, épuisés et exaspérés par la guerre interminable et la mauvaise gestion de leurs commandants, ont commencé à se révolter. L’article décrit comment les autorités militaires ont réagi avec brutalité, en fusillant des soldats choisis au hasard pour « l’exemple ». Dans la pièce, un caporal nommé Guétrobe est condamné mais gracié à la dernière seconde, un sort qui n’était pas toujours réservé aux mutins de la réalité historique.
Tréno appuie son propos en citant des extraits de comptes rendus des commissions secrètes de la Chambre des députés de l’été 1917, relatant des cas concrets de soldats exécutés. Un cas poignant est celui du jeune Lefebvre, qui avait 19 ans lorsqu’il fut exécuté malgré les tentatives du ministre de la Guerre, Paul Painlevé, pour obtenir sa grâce. Le général Pétain, inflexible, refusa de commuer la peine de Lefebvre.
Un autre exemple donné est celui d’un soldat de 20 ans, Pierre Meunier, dont la demande de grâce avait reçu un avis favorable du général Gérard, mais fut rejetée par Pétain.
Tréno compare ensuite la situation des jeunes soldats exécutés pour « l’exemple » avec celle de Pétain lui-même, qui, des années plus tard, abandonna son poste devant l’ennemi durant la Seconde Guerre mondiale. Contrairement aux soldats qu’il avait fait exécuter, Pétain fut gracié et a vécu ses dernières années paisiblement sur l’île d’Yeu. Tréno critique vivement cette clémence, soulignant l’injustice et l’hypocrisie, et s’attaque aux partisans de Pétain, comme l’avocat Jacques Isorni, qui tentaient de susciter la sympathie pour lui.
L’article se termine sur une note cinglante, exprimant le dégoût de l’auteur pour Pétain et implorant les défenseurs de Pétain de cesser leurs efforts pour le réhabiliter. Tréno affirme que Pétain a eu de la chance de ne pas avoir subi le même sort qu’il avait imposé à tant d’autres, concluant que les gens comme Pétain ne s’attaquent jamais entre eux.
En résumé, l’article est une dénonciation vigoureuse de l’injustice et de l’hypocrisie entourant les actions de Pétain, tant pendant la Première Guerre mondiale que durant la Seconde, tout en servant de critique de la pièce de théâtre qui aborde ces thèmes sombres de l’histoire militaire française.
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