L’article « Le ‘Canard’ sur la piste des 285 fous de La Rochelle » par Jean-Paul Lacroix, publié le 12 mai 1948 dans Le Canard Enchaîné, utilise la satire pour aborder le scandale de l’hôpital psychiatrique de Lafond à La Rochelle. Cet hôpital, malgré un budget considérable, est vide depuis 1941, laissant 285 aliénés en liberté. L’article se moque des autorités et de la société en général en les comparant aux fous présumés.

L’humour et l’ironie dominent le texte, critiquant les dysfonctionnements des autorités locales et de la société. Le fait que l’hôpital psychiatrique soit resté vide depuis des années tout en continuant de recevoir des fonds est un exemple frappant de mauvaise gestion et d’incompétence. En qualifiant de fous des personnalités comme le président du Conseil ou des ministres, Lacroix souligne l’absurdité et le manque de sens de certaines décisions politiques. Par exemple, le président du Conseil est décrit comme un mégalomane, mettant en lumière le ridicule des situations dans lesquelles se trouvent les figures d’autorité.

Lacroix utilise des descriptions vivantes et des dialogues fictifs pour accentuer l’effet comique et satirique. Le reportage fictif montre les journalistes du Canard arrêtant des politiciens et des fonctionnaires comme s’ils étaient des fous en liberté. Cette inversion des rôles, où les autorités deviennent les sujets de la chasse, renforce la critique de l’hypocrisie et de l’inefficacité gouvernementale.

En fin de compte, l’article de Lacroix est une dénonciation acerbe des absurdités bureaucratiques et des erreurs administratives, utilisant l’humour pour souligner des vérités inconfortables sur la gouvernance et la société.