L’article « ON RENTRE on rentre ! ou la revanche des fortiches » par R. Tréno, publié dans « Le Canard enchaîné » le 28 juillet 1948, est une satire mordante sur le retour en politique de deux figures emblématiques de la Troisième République française : Édouard Daladier et Paul Reynaud.

Tréno commence par évoquer Édouard Daladier, surnommé « le Taureau du Vaucluse », célèbre pour son rôle avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Daladier, bien connu pour son expertise en questions de défense nationale, prononce un discours pertinent à l’Assemblée sur l’organisation de l’armée. Malgré cela, il n’obtient pas immédiatement un poste ministériel. Tréno se moque de cette situation, insinuant que Daladier pourrait bientôt se retrouver au ministère de la Guerre, démontrant ainsi l’inévitabilité de son retour en politique.

Ensuite, l’article se concentre sur Paul Reynaud, dont le retour est comparé à celui de Joseph Caillaux, un ancien ministre des Finances appelé à sauver les finances de la France. Reynaud est présenté comme un triomphateur, imposant ses conditions et prononçant des exclusives. Tréno remarque que Reynaud, qui n’avait pas réussi à s’imposer face à Pétain et Weygand en 1940, affiche maintenant une assurance renouvelée. Lors des négociations pour entrer dans le gouvernement, Reynaud menace de se retirer, obligeant même le président de la République à le retenir.

Tréno se moque de la réaction des milieux financiers à l’annonce du retour de Reynaud. La Bourse réagit positivement, et les valeurs grimpent. Tréno souligne avec ironie que les hommes d’affaires voient en Reynaud une source de stabilité et de prospérité, contrairement à l’opinion générale en 1940.

Le ton de l’article est résolument sarcastique, critiquant l’opportunisme et la résilience des politiciens de l’ancienne génération. Tréno utilise l’humour pour exposer les absurdités de la politique de l’époque et l’ironie de la situation, où les mêmes figures controversées continuent à jouer un rôle central dans le gouvernement.