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N° 155 du Canard Enchaîné – 18 Juin 1919

N° 155 du Canard Enchaîné – 18 Juin 1919

89,00 

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DE L’INUTILITÉ du Poilu pendant la guerre – Article célèbre (et visionnaire) de Paul Vaillant Couturier,

en deux parties, avec le N° 156 – Paul Vaillant-Couturier, dandy avant de devenir poilu lui-même, blessé et décoré prend la plume pour démystifier le « poilu imaginaire » que tant de belles plumes auront chanté durant la guerre, pour les jeter ensuite aux oubliettes. Il alerte ses lecteurs contre les germes d’une nouvelle guerre contenus dans cette paix, ce qu’elle contient de frustrations pour les vaincus. Il en sortira avec des convictions socialistes et pacifiques, adhérera au parti Communiste, et deviendra rédacteur en chef de l’Humanité en 1926

A la manière de… , dessin de Marcel Arnac –

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

L’article de Paul Vaillant-Couturier publié dans Le Canard enchaîné du 18 juin 1919 tranche avec la rhétorique habituelle de l’après-guerre. Intitulé « De l’inutilité du poilu pendant la guerre », il choque d’abord par son titre provocateur. Mais derrière l’apparente insulte se cache une analyse lucide : les poilus, loin d’avoir incarné les héros qu’on célébrait dans les journaux, ont été instrumentalisés, puis abandonnés une fois la victoire acquise.

Vaillant-Couturier, qui n’écrit pas en observateur lointain mais en ancien combattant blessé et décoré, commence par s’attaquer à la légende. Le « poilu » magnifié par les plumes de l’arrière n’existe pas : ce fantôme glorieux, décrit comme un soldat joyeux, résigné, presque fier de souffrir, a été inventé pour rassurer l’opinion et masquer l’horreur des tranchées. Lui, qui a vécu l’enfer, rappelle que la réalité fut tout autre : le soldat était enterré, invisible, oublié au fond des boyaux. On l’a même « caché », habillé de bleu pour effacer le symbole de l’horizon, puis englouti dans la boue et les tranchées.

À cette démystification s’ajoute une critique politique. Les sacrifices du poilu n’ont pas empêché que la paix de 1919 soit une paix impérialiste, conçue non pour libérer les peuples mais pour préparer de nouveaux affrontements. Les vaincus, humiliés par les conditions imposées, nourriront des ressentiments dangereux. Vaillant-Couturier annonce déjà ce que l’Histoire confirmera vingt ans plus tard : cette paix porte en elle les germes d’une autre guerre.

Le texte est traversé d’anecdotes amères. Il évoque son camarade Bidoch, rencontré à Paris, ancien décoré réduit à vendre des cartes postales pour nourrir sa famille. Par sa voix, il démonte l’illusion de l’utilité du sacrifice : « Vois-tu, poteau… je demande moi aussi si c’est arrivé tout c’qu’on dit. » L’amertume s’exprime dans cette incertitude même : à quoi bon tant de morts si l’Histoire recommence comme avant ?

La portée de ce texte dépasse le témoignage individuel. Vaillant-Couturier y forge les convictions qui guideront son parcours : refus de la guerre, dénonciation du mensonge patriotique, critique de l’impérialisme. De ce désenchantement naîtra son engagement socialiste, puis son adhésion au Parti communiste français en 1920. En 1926, il deviendra rédacteur en chef de L’Humanité, poursuivant le combat amorcé dans ces colonnes du Canard.

Pour les lecteurs de 1919, ce texte devait avoir l’effet d’une douche froide. Alors que la République organisait cérémonies et commémorations pour magnifier les héros, Vaillant-Couturier rappelait que ces héros étaient d’abord des hommes brisés, oubliés sitôt la guerre finie. Et que la paix imposée à Versailles n’était pas une conclusion, mais peut-être le début d’un nouveau cycle sanglant.

En somme, « De l’inutilité du poilu pendant la guerre » est un texte fondateur : il rompt avec la légende dorée du poilu et annonce les engagements pacifistes de l’après-guerre. Dans le rire grinçant du Canard perce déjà l’avertissement d’un militant qui a vu trop de sang versé pour accepter qu’on en prépare encore.