N° 1573 du Canard Enchaîné – 13 Décembre 1950
N° 1573 du Canard Enchaîné – 13 Décembre 1950
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L’Enfant coréen
D’après Victor Hugo
La guerre a passé là… Tout est ruine et deuil.
À présent que Mao en a franchi le seuil
Et cherche à Mac Arthur des noises,
La Corée, à nouveau, n’est plus qu’un vaste écran
De fumée et de feu, que traverse, en courant,
Un cœur dansant d’ombres chinoises.
Tout est désert… Mais non ! Seul, près des murs noircis,
Un enfant de dix ans, un enfant du pays,
Court, laisse échapper des larmes.
Il n’a plus un asile, il n’a plus un appui.
Et, pour le consoler, deux voix, autour de lui,
S’apitoient au sein du vacarme…
» Oh ! pauvre enfant, dit l’une, avec l’accent yankee,
Veux-tu, pour te remettre, un doigt de mon whisky ? »
Puis, en reprenant la timbale
» Et maintenant, pour faire aussi le coup de feu,
Pareil à l’enfant grec, l’enfant grec à l’œil bleu,
Veux-tu de la poudre et des balles ? «
« Aimes-tu mieux, lui dit alors une autre voix,
Qu’on te fasse cadeau d’un paravent chinois ?
Voici le rideau de mes troupes.
Rejoins-les, mon enfant, et, là, tu choisiras,
Pour te battre avec nous, l’arme que tu voudras :
Il y en a pour tous les groupes ! »
» Préfères-tu… » » Non, non, dit l’enfant d’un ton sec.
Poudre et balles, merci !… C’est bon pour l’enfant grec.
Moi, le seul désir qui m’emballe,
C’est que, chacun chez vous, vous preniez, sans délais,
La poudre… » d’escampette, et me foutiez la paix !
Ça fera beaucoup mieux ma balle ! «
Ce texte, en vers, parodie « L’Enfant » de Victor Hugo pour évoquer la guerre de Corée, mettant en scène un enfant au milieu du chaos et des interventions des puissances étrangères (les États-Unis et la Chine), qui lui proposent tour à tour leurs soutiens guerriers, alors qu’il aspire simplement à la paix.
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