N° 1588 du Canard Enchaîné – 28 Mars 1951
N° 1588 du Canard Enchaîné – 28 Mars 1951
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Cet article du 28 mars 1951 intitulé « Le système Q » offre une critique malicieuse du gouvernement dirigé par Henri Queuille, surnommé ici « l’inventeur » du fameux système Q. Ce système, comme décrit avec une bonne dose d’ironie, consiste essentiellement à ne rien faire pendant quatre ou cinq mois. Le gouvernement temporise, ignore les problèmes, les traite avec mépris, ou fait tout simplement du surplace, laissant les électeurs sagement s’ennuyer jusqu’à l’élection suivante.
Mais attention, nous explique l’auteur : au moment où les élections approchent, tout à coup, il y a un grand remue-ménage. Le gouvernement se met à travailler à toute allure, comme pour donner l’illusion d’un réveil soudain. Des réformes, des promesses, des révisions de programme sont lancées, laissant l’électeur perplexe, à se dire : « Oh, mais en fait, ils ne sont pas si mauvais que ça ! »
L’ironie est à son comble lorsque l’article souligne le mépris total du gouvernement pour les grèves ouvrières. Le système consiste à fermer les yeux jusqu’à ce que les lampistes (les travailleurs) se mettent en colère et déclenchent une grève. À ce moment-là, quelques concessions sont faites rapidement, et — cerise sur le gâteau — le gouvernement s’attribue tous les mérites de la résolution de la crise, laissant les citoyens abasourdis par tant de « bravoure » et de « leadership ».
La caricature qui accompagne l’article ajoute une touche humoristique supplémentaire : on y voit un homme, peut-être un représentant du gouvernement, enfin en train de faire réparer ses souliers, comme s’il avait enfin décidé de bouger un peu.
L’article souligne aussi que le système Q est conçu pour laisser les électeurs frustrés, mais juste assez longtemps pour qu’ils oublient tout dès que les élections approchent. La satire vise ainsi à dénoncer la politique d’immobilisme, cette manière de gouverner qui consiste à attendre le dernier moment pour faire semblant d’agir. Le Canard Enchaîné se délecte ici de l’inertie gouvernementale avec un mordant particulièrement savoureux.
La noix d’honneur du « Canard »
Nous la décernons sans hésiter cette semaine à M. André Siegfried pour les lignes suivantes qu’a publiées Le Figaro :
« …Mais il faut de plus en plus, et à tout prix, avoir du pétrole : sans quoi notre civilisation ne serait plus possible et les guerres modernes ne pourraient plus se soutenir. »
Avouez, en effet, que ce serait dommage et André Siegfried a bougrement raison de lancer ce cri d’alarme.
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