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N° 16 du Canard Enchaîné – 18 Octobre 1916

N° 16 du Canard Enchaîné – 18 Octobre 1916

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Si on voulait !

Le 18 octobre 1916, Le Canard enchaîné publie en une un texte parodique intitulé « Si on voulait ! », signé Henri Golant. Inspiré des articles péremptoires de deux figures parlementaires et journalistes influents, Henry Bérenger (L’Action) et Charles Humbert (Le Journal), le papier se moque de leurs démonstrations martiales en forme de recettes miracles. Ici, il suffit, selon la « loi du nombre », de grignoter dix centimètres par jour dans les tranchées pour franchir dix kilomètres avec dix mille hommes. Derrière la caricature, le Canard dénonce l’absurdité d’une rhétorique guerrière qui, à l’arrière, réduit l’offensive à une simple règle de trois.


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L’article « Si on voulait ! », paru en une du Canard enchaîné le 18 octobre 1916, illustre la capacité du jeune hebdomadaire à détourner le ton sentencieux de la grande presse politique. Son auteur, Henri Golant, pastiche avec gourmandise les chroniques de deux sénateurs-journalistes en vue : Charles Humbert, directeur politique du Journal, et Henry Bérenger, patron de L’Action. Ces figures de la Troisième République se plaisaient à prodiguer, depuis leurs tribunes, conseils et démonstrations « scientifiques » pour hâter la victoire.

Le texte prend la forme d’une démonstration apparemment sérieuse. Partant d’une hypothèse absurde — un soldat qui avance de dix centimètres par jour en grignotant le bord de la tranchée — l’auteur déroule une règle de trois implacable : mille soldats avanceront de mille mètres, dix mille de dix kilomètres, et l’on dépassera bientôt les lignes ennemies. La méthode est qualifiée de « simple, très simple, et basée sur une certitude mathématique ».

La satire fonctionne sur le contraste entre la gravité du sujet — les offensives sanglantes de 1916, Verdun en tête — et la puérilité apparente du raisonnement. En imitant le style professoral des « experts » de l’arrière, l’article montre l’écart béant entre la réalité du front et les abstractions des tribunes parlementaires. Les mots censurés dans le corps du texte rappellent en outre le poids de la censure militaire, qui coupait tout ce qui pouvait paraître trop direct.

Au-delà du rire, c’est une critique politique : ces parlementaires, loin des tranchées, prétendent savoir mieux que les officiers et les soldats ce qu’il faut faire. Le Canard ridiculise leur assurance, leur jargon pseudo-scientifique et leur mépris implicite du réel.

Avec ce texte, l’hebdomadaire affirme une ligne qui marquera toute son histoire : démonter, par la parodie et l’ironie, les certitudes d’une presse institutionnelle trop sûre d’elle. En 1916, face aux docteurs de guerre en chambre, Le Canard brandit sa meilleure arme : la moquerie.

Charles Humbert et Henry Bérenger, deux « stratèges de l’arrière »

Charles Humbert (1866-1927)
Sénateur de la Meuse et directeur politique du quotidien Le Journal, Humbert s’impose dès 1914 comme l’un des principaux porte-voix du patriotisme guerrier. Ses éditoriaux, lus par des centaines de milliers de lecteurs, se caractérisent par leur ton péremptoire et leur confiance inébranlable dans la victoire. Il aime donner des leçons de stratégie, n’hésitant pas à prescrire des « solutions » militaires depuis son bureau parisien. Ses adversaires lui reprochent d’incarner le journaliste planqué, prompt à haranguer mais étranger à la boue des tranchées.

Henry Bérenger (1867-1952)
Également sénateur, Bérenger dirige le journal L’Action. Ses articles adoptent le même ton professoral et volontiers didactique que ceux d’Humbert. Polygraphe, orateur et polémiste, il aime transformer ses convictions en démonstrations quasi scientifiques, comme si la guerre se réduisait à des équations de papier. Après-guerre, il poursuivra une carrière diplomatique et politique, mais en 1916, il est surtout la figure type de l’« expert » de l’arrière, si souvent moqué par le Canard.

Pourquoi le Canard les prend pour cibles ?
Parce qu’ils symbolisent un journalisme qui se veut autorité morale et stratégique, mais qui reste coupé de l’expérience du front. Le pastiche de Golant (« Si on voulait ! ») ridiculise cette assurance en transformant leurs démonstrations martiales en un raisonnement d’écolier. Une manière de dire que les « stratèges en chambre » jouent avec des chiffres tandis que les poilus, eux, meurent dans la boue.