« La République des Babouins – VIII. Le chemin de Croa« , publié par R. Tréno dans Le Canard enchaîné du 12 décembre 1951. Dans ce huitième volet de sa série satirique, Tréno continue de critiquer la société contemporaine à travers une allégorie mettant en scène les Babouins et leur République. Ce chapitre se concentre sur la manière dont l’Église et certains mouvements conservateurs auraient influencé les politiques éducatives et sociales des Babouins, notamment via des revendications sur l’enseignement, la morale publique et les subventions.

L’article tourne en dérision les luttes idéologiques pour le contrôle de l’éducation, en suggérant que les forces réactionnaires auraient exploité la religion et la peur du changement pour rétablir des pratiques archaïques et imposer leur vision morale à la société. L’expression « le monopole de l’enseignement » caricature les efforts des cléricaux pour dominer ce domaine, tandis que des symboles comme « la moisson annuelle des âmes » illustrent une bataille politique aux relents électoraux. Tréno insère également une critique implicite du système d’impôts et des subventions, en raillant l’idée que les Babouins laïques financeraient, malgré eux, des institutions religieuses conservatrices.

L’humour incisif de Tréno repose sur des jeux de mots et des images absurdes, comme « les hommes noirs dans la ruelle », qui symbolisent les tensions autour des valeurs traditionnelles et modernes. Il fait également allusion à des figures et des concepts réels, tels que le maréchal Moustachine (évoquant une figure autoritaire), tout en exagérant leur influence pour renforcer son propos.

En somme, cet épisode illustre la manière dont Tréno utilise l’ironie et l’allégorie pour dénoncer des dynamiques sociales et politiques de son époque. Le texte mêle satire politique et critique sociétale, invitant le lecteur à réfléchir sur les tensions idéologiques et leurs conséquences dans la vie quotidienne.