Dans « Les films que cette semaine… on peut voir », signé par le pseudonyme Donald Duck, publié dans Le Canard enchaîné du 26 mars 1952, l’auteur propose une critique enthousiaste et enjouée du film « Fanfan-la-Tulipe », réalisé par Christian-Jaque avec Gérard Philipe dans le rôle principal.

Le texte célèbre ce qu’il qualifie de véritable chef-d’œuvre du cinéma français, alliant verve, simplicité et drôlerie. Avec des expressions savoureuses telles que « de la dynamite en bouquet » ou « une tulipe : pas de soucis », l’auteur met en avant le caractère pétillant et vivifiant du film. Gérard Philipe, décrit comme « joyeux et bondissant », incarne avec brio ce personnage emblématique, une sorte d’anti-héros léger et insouciant, qui « ne se prend pas au sérieux ». Ce détail est souligné comme une qualité majeure, opposant Fanfan à un Superman ou à un héros de bande dessinée, puisqu’il est dépeint comme un personnage profondément humain, attachant et accessible.

Le critique s’attarde également sur des scènes mémorables, comme « la poursuite de la diligence » ou l’astuce ingénieuse de faire croire aux Prussiens qu’ils sont encerclés, déclenchant leur fuite et une victoire française. Ces moments sont décrits avec un ton amusé et complice, renforçant le plaisir du spectateur face à des scènes aussi bien orchestrées que drôles.

L’article ne manque pas d’épingler quelques traits humoristiques, comme le dialogue entre Louis XV et son général, qui prête à sourire par son absurdité. Enfin, le critique loue « la mise en scène maîtrisée de Christian-Jaque », évitant le piège de l’excès et livrant une réalisation homogène.

Cet article témoigne d’une critique légère et vive, où l’enthousiasme pour un cinéma national inventif et énergique contraste avec une moindre indulgence pour des œuvres moins abouties. Un bel éloge d’un cinéma français en pleine effervescence.

Franc-Franc la tulipe !…, dessin de Péa.