N° 1657 du Canard Enchaîné – 23 Juillet 1952
N° 1657 du Canard Enchaîné – 23 Juillet 1952
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Dans son article « Pour une humanisation de la peine capitale », publié dans Le Canard enchaîné du 23 juillet 1952, Gabriel Macé aborde, avec une ironie acérée, la question de la peine de mort en France. S’appuyant sur la récente condamnation d’un homme et sur la projection du film Nous sommes tous des assassins à la Sorbonne, il propose une réflexion sur la barbarie persistante d’une société qui conserve encore la guillotine.
Avec un ton sarcastique, Macé évoque les commentaires de Pierre Scize, qui se demande pourquoi la société, reconnaissant Charles Sillon comme fou, a jugé pertinent de le guillotiner plutôt que de l’envoyer en asile d’aliénés. Macé ne fait pas mystère de son opinion : cette exécution est le reflet d’une société incapable d’évoluer et de remettre en cause ses propres contradictions. Il pointe du doigt l’hypocrisie des décideurs, qui se gargarisent de progrès et de morale tout en perpétuant des châtiments d’un autre âge.
L’auteur, fidèle à son style caustique, tourne en dérision l’idée d’une « humanisation » de la peine capitale. Il imagine des ajustements absurdes pour rendre l’exécution plus « agréable » : pourquoi ne pas installer les condamnés dans des ergastules fleuries, leur offrir un « cadre apaisant » avec des rosiers grimpants et des lunettes assorties ? Il pousse la satire jusqu’à proposer que la science développe une méthode moderne et décente pour mettre fin à la vie humaine, afin de faire preuve d’un minimum de dignité. Cette solution, dit-il, éviterait le spectacle désolant et inutilement brutal des exécutions actuelles.
Gabriel Macé se livre également à une critique sous-jacente de l’inaction politique. Il ironise sur le chômage en suggérant que les bourreaux pourraient se recycler dans des métiers administratifs. Mais derrière ce sarcasme, il pose une question grave : comment une société qui prétend avancer sur le chemin de l’humanité peut-elle encore s’abaisser à de tels actes ?
L’article se conclut sur un appel à la décence, mais pas sans une dernière pique contre l’hypocrisie ambiante. Macé, avec sa plume mordante, livre une dénonciation implacable des travers d’une justice rétrograde, révélant en creux l’urgence d’une réforme et le besoin d’un véritable progrès moral. Une réflexion aussi pertinente qu’éclairante, qui ne mâche pas ses mots.
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