N° 1674 du Canard Enchaîné – 19 Novembre 1952
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La bombe et le bagnard Morvan Lebesque, paru dans Le Canard enchaîné le 19 novembre 1952
Avec une plume caustique et incisive, Morvan Lebesque lie dans cet article deux événements qui, à première vue, semblent n’avoir aucun rapport : l’explosion de la bombe H sur l’atoll d’Eniwetok et le scandale de maltraitances dans une prison française. Sous cette juxtaposition, il déploie une critique acerbe de la violence systémique, qu’elle se manifeste à l’échelle cosmique de la guerre nucléaire ou dans les microcosmes des institutions disciplinaires.
L’article s’ouvre sur une ironie glaciale face à la puissance destructrice de la bombe H. Mille fois plus puissante que celle d’Hiroshima, elle devient, dans les mots de Lebesque, un symbole absurde de la folie humaine, où l’orgueil scientifique se mêle à une barbarie froide. Pourtant, l’auteur détourne rapidement son regard du « gros nuage rouge » pour examiner une autre forme de monstruosité, bien plus banale et insidieuse : celle d’un surveillant de prison accusé de tortures sur des détenus.
En associant ces deux récits, Lebesque expose une continuité troublante entre les atrocités extraordinaires et celles du quotidien. La bombe H est l’aboutissement d’une logique d’anéantissement global, tandis que le bagnard représente une brutalité bureaucratique et routinière. L’un et l’autre, selon lui, témoignent d’une déshumanisation profonde, nourrie par des systèmes qui transforment les individus en rouages insensibles.
Citant la philosophie d’Unamuno, Lebesque élève sa réflexion à une conclusion universelle : pour que l’humanité se libère de la spirale de la violence, il ne suffit pas de conquérir la justice par les armes. Il faut également conquérir la justice intérieure, en se débarrassant des hypocrisies et en affrontant nos erreurs avec un véritable courage moral.
Cet article illustre tout le talent de Lebesque pour transformer l’actualité en une méditation vibrante sur les travers de la société humaine. Il n’épargne rien ni personne, forçant le lecteur à confronter des vérités inconfortables, portées par une plume aussi implacable que nécessaire.
Hommes et ballades, par René Fallet à propos de Georges Arnaud et son ouvrage Lumière de soufre.
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