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N° 1714 du Canard Enchaîné – 26 Août 1953

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Reprise… ou stoppage ?

Dans sa Lettre ouverte à Jérôme Gauthier, publiée le 26 août 1953, Roger Salardenne règle sobrement mais fermement son compte à son collègue du Canard. Gauthier avait étrillé les « reporters » dans son “Pavé de Lurs”, les accusant de charognardise autour du triple meurtre des Drummond. Salardenne réplique en témoin direct : oui, il était à Lurs, et non, les journalistes ne sont ni des flics ni des mouchards. Derrière la joute interne se dessine un débat plus vaste : celui du rôle de la presse dans une France nerveuse où la vérité judiciaire, politique et policière ne tient qu’à un fil.

 

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Le Canard enchaîné, 26 août 1953

Lettre ouverte à Jérôme GauthierRoger Salardenne

La presse, Lurs et le goût du sang : un règlement de comptes très troisième force

En août 1953, l’affaire Dominici sature la presse comme rarement une enquête criminelle avait envahi l’espace public. Le triple meurtre des Drummond, un an plus tôt, est devenu une machine à fabriquer du papier — papier que les journaux s’arrachent fébrilement, multipliant reportages, hypothèses et indignations à répétition. Dans ce climat saturé, le « Pavé de Lurs » de Jérôme Gauthier, publié dans Le Canard la semaine précédente, jette un véritable seau d’acide : Gauthier y étrille les « reporters », qu’il accuse d’entretenir un voyeurisme sordide, de fouiller les restes comme des charognards, et — comble de l’insulte — de contribuer à une mise en scène macabre destinée autant à nourrir la presse qu’à satisfaire une police qu’il juge mal inspirée.

Dans sa Lettre ouverte, Roger Salardenne ne laisse rien passer. Il répond en collègue, mais surtout en témoin direct : « j’étais de ceux-là, à Lurs, l’année dernière », écrit-il, rappelant qu’il couvrait déjà l’affaire pour Parisien libéré et pour Le Canard — ce que Gauthier semble avoir feint d’ignorer. Cette précision n’est pas qu’un détail : elle fonde toute la légitimité de la réplique. Salardenne ne parle pas d’un métier dont il serait extérieur ; il s’inscrit dans la mêlée et revendique son droit de remettre les pendules à l’heure.

La presse, bouc émissaire facile d’un pays nerveux

Ce qui heurte Salardenne, ce n’est pas que Gauthier se moque — au Canard, la joute interne est presque un sport collectif. Ce qui l’agace, c’est que Gauthier, lui-même journaliste, renvoie en bloc les correspondants à une caricature de charognards maquillant les cadavres. « On n’est pas des flics », martèle-t-il, rappelant que les reporters ne touchaient pas, contrairement aux policiers ou magistrats, les fameuses « enveloppes » du ministère de l’Intérieur — ces petits compléments de salaire dont la presse se faisait régulièrement l’écho.

En 1953, l’affaire Dominici déboule dans une France qui sort à peine de l’Occupation, des règlements de comptes, et de la guerre d’Indochine. La confiance dans la police est déjà très relative, et les juges d’instruction ne suscitent guère plus d’admiration. Dans cette atmosphère inflammable, la presse est souvent la seule institution qui se permette d’ouvrir les fenêtres. Salardenne se défend donc non seulement pour sa profession, mais aussi pour une certaine conception de la liberté d’informer : « Surveille un peu tes libations », lance-t-il amicalement à Gauthier, mais ferme sur le fond, « on n’est pas des mouchards ».

Lurs : terrain d’enquête, terrain de chasse

Salardenne balaie également l’idée que la presse exploiterait le malheur d’une famille en crise. Il rappelle la réalité du travail sur place : la confusion, les contradictions, les témoins changeants, les pressions locales, et les risques parfois très concrets quand on met le doigt sur ce que des autorités aimeraient voir discret. Sa remarque sur le sous-préfet de Forcalquier, qu’il paya littéralement « mille balles pour ne pas aller en prison », rappelle que dans cette France de 1953, le terrain judiciaire n’a rien d’un long fleuve administratif : il est traversé de féodalités locales, de coups tordus et d’hommes prêts à tout pour préserver leurs positions.

Dans ce contexte, la presse fait ce qu’elle peut — parfois trop, parfois mal, mais souvent mieux que les institutions chargées de faire la lumière. Salardenne rejette ainsi l’accusation absurde selon laquelle les journalistes se seraient « déguisés en policiers » pour soutirer des témoignages. Il renvoie Gauthier à ses propres excès et conclut : « En toute sportivité », manière canaille de dire que la maison Canard est assez grande pour contenir ses querelles internes, mais qu’il y a des limites au masochisme.

Une querelle de famille… mais aussi un débat de société

Au-delà de la pique entre rédacteurs, Salardenne pose une question capitale : que peut la presse lorsqu’une affaire est mal instruite, politiquement inflammable, et exploitée par des autorités locales parfois défaillantes ? Le ton badin n’efface jamais complètement le fond : l’affaire Dominici est devenue le miroir des brutalités de la IVe République — approximations policières, emballements médiatiques, tensions politiques, et une opinion publique qui guette l’erreur pour juger.

En défendant sa profession contre les outrances de Gauthier, Salardenne défend aussi l’idée que le journalisme n’est pas coupable d’exister. Dans une France où l’État n’a pas toujours bonne mine, et où la vérité navigue entre rumeurs, silences et manipulations, il rappelle que la presse n’est pas le problème — elle est parfois ce qui empêche le pire.


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