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N° 1723 du Canard Enchaîné – 28 Octobre 1953

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Nous sommes tous des SS !

Tréno lève le voile : quand la guerre d’Indochine devient un miroir

À la une du Canard du 28 octobre 1953, Tréno pulvérise les illusions : à partir du témoignage brut de Philippe de Pirey, il expose sans détour les exactions commises par l’armée française en Indochine — villages brûlés, vieillards abattus, tortures banalisées. Il accuse la France de s’indigner des crimes des autres tout en fermant les yeux sur les siens, et conclut que l’impunité rend chacun complice. Un texte d’une rare violence, qui rappelle que la guerre coloniale fut aussi une guerre morale.

 

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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

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Tréno face à l'abjection ordinaire

Le texte de Tréno publié à la une du Canard enchaîné du 28 octobre 1953 est l’un de ses articles les plus violents, les plus frontalement accusateurs — et l’un des plus lucides. Il s’appuie sur Opération Gâchis de Philippe de Pirey, un témoignage brut, cru, parfois insoutenable, sur les exactions commises par l’armée française en Indochine. Dans le tumulte des années 1953-1954, alors que la guerre coloniale s’enlise et que Dien Bien Phu n’est plus qu’à quelques mois, la France officielle se veut sourde. Mais Tréno, lui, choisit d’ouvrir les yeux — et de forcer les lecteurs à en faire autant.

La barbarie « quand c’est chez les autres »

L’un des axes les plus puissants de ce texte réside dans son miroir moral : Tréno montre combien l’indignation française fonctionne à géométrie variable. Les massacres « des autres » — Israël à Qibya, les nazis à Oradour, les Soviétiques ailleurs — mobilisent immédiatement la conscience nationale. On proteste, on s’indigne, on pétitionne. Mais dès qu’il s’agit de crimes portant l’uniforme français, le ton se fait plus bas, la conscience moins vive, le scrupule plus discret.
Tréno n’a pas peur d’employer des mots qui claquent : « Nous sommes tous des SS. » Cette formule n’est pas une provocation gratuite mais un procédé rhétorique destiné à rappeler que la barbarie n’est pas une essence, encore moins un monopole : elle est un comportement rendu possible par le contexte, la fatigue, la peur, le racisme ordinaire, et surtout par l’impunité.

Un témoignage impossible à ignorer

Le cœur de l’article réside dans les scènes rapportées par Philippe de Pirey : villages brûlés, vieillards fusillés, femmes torturées, paralytique abandonné aux flammes, lieutenant sadique transformé en héros officiel. Tréno n’atténue rien, ne reformule pas, ne « passe pas au tamis » : il cite. Il force le lecteur du Canard à regarder ce que l’État refuse de nommer.
La portée politique est évidente : la France mène une guerre « sale » tout en prétendant incarner une civilisation. Le fossé moral devient trop large pour être enjambé.

L’impunité comme matrice

Pour Tréno, tout se résume à un mot : impunité. Les officiers responsables montent en grade, certains sont décorés, et la machine militaire tourne sans enquête. Les crimes ne sont pas des accidents : ils sont le produit d’un système où l’on sait qu’aucune sanction ne tombera jamais.
La charge est d’autant plus violente qu’elle inclut la population elle-même : « Nous sommes tous complices. » Non pas parce que tous ont tiré, mais parce que tous ont préféré ne pas savoir, ou faire semblant de croire que ces horreurs n’existaient qu’« chez les autres ».

La guerre coloniale devant son propre miroir

En publiant ce texte en octobre 1953, Tréno prend le contre-pied absolu de la narration officielle. L’armée française, présentée comme « civilisatrice », se retrouve mise face aux actes les plus brutaux. Le Canard rappelle que l’Indochine n’est pas une simple opération extérieure : c’est un lieu où se joue la dignité nationale.
Cet article demeure, aujourd’hui encore, l’un des documents les plus éloquents sur le déni, la violence coloniale et la difficulté de la France à regarder son histoire en face.


 

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