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N° 1732 du Canard Enchaîné – 30 Décembre 1953

N° 1732 du Canard Enchaîné – 30 Décembre 1953

39,00 

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Un double numéro avec la REVUE

Un Président aux pommes, La noce Normande

Fin 1953, la France élit René Coty… et le Canard jubile. Dans son éditorial du 30 décembre, l’auteur transforme la Normandie en métaphore politique : pays de beurre, de pommes et d’indécision chroniques. Le nouveau président, « à la mode de Caen », devient l’incarnation nationale du « p’t-être ben qu’oui, p’t-être ben qu’non ». Plus drôle que méchant, l’article montre comment la Quatrième République s’offre un chef qui ne tranche rien… mais toujours avec le sourire du cidre doux. Macé et Pol Ferjac imaginent sa noce, entouré de toutes les figures célèbres de la région: Salacrou, Queneau, Bourvil, Anquetil, Mendès France, Laniel, Guillaume le Conquérant,…

 

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Une République livrée à la « méthode normande »

L’éditorial du Canard du 30 décembre 1953 repose d’abord sur un ressort comique limpide : la France vient de se choisir un président “à la mode de Caen”, autrement dit un chef de l’État parfaitement adapté à l’époque… parce qu’il ne tranche rien. Coty devient le symbole d’une République qui ne sait plus dire oui ni non, qui avance en brouillard, qui se faufile entre les crises comme un paysan entre deux pommiers.

Dès les premières lignes, l’auteur installe cette idée : la Normandie a gagné. Le pays a élu un homme « canon », mais canon comme un cidre doux. Le jeu consiste à décliner tous les clichés de la prudence normande — celle qui répond « p’t-être ben qu’oui, p’t-être ben qu’non » — pour montrer que l’élection de Coty ne résout rien. On demande à la France sa position sur la CED, sur l’Indochine, sur les relations avec Moscou ou Washington, et Coty, paroxysme de la blague, répond par une esquive onctueuse et gabière, le sourire dans la crème fraîche.

La causticité derrière les pommiers

Si le décor normand amuse — les Vikings, le beurre, les fromages, les laitues, le calvados — il sert surtout à démasquer une présidence molle. L’ironie de l’auteur repose sur ce glissement permanent : la carte postale se transforme en caricature politique.

Le dessin renforce cette lecture : la Normandie devient un royaume pastoral où les ministres descendent en droiture des Vikings, où la France semble se réfugier dans la ruralité pour fuir ses responsabilités. La blague sur la diplomatie « à la Normande » dit tout : une façon de ne pas se mouiller, de répondre à côté, de ne vexer personne, de temporiser jusqu’à la saint glin-glin.

Bref, la Normandie est drôle parce que, sous la plume du Canard, c’est la métaphore d’un pays qui n’ose plus rien affirmer.

Le génie du texte : faire passer la résignation pour du folklore

Ce qui domine l’article, c’est cette ironie au second degré, constante, presque musicale. À chaque « colle » qui est posée au nouveau président, l’auteur imagine la réponse, toujours floue, toujours prudente, toujours dans la nuance indécise du cidre doux.

« Voulez-vous venir avec nous ? » demandent les Russes.
« Peut-être ben que oui… »
« Ratifierez-vous la CED ? »
« Peut-être ben que non… »

L’effet comique naît de la répétition. L’effet politique, lui, naît du sous-texte : la France n’a pas choisi un président fort, elle a choisi un président qui permet de gagner du temps.

Ce n’est pas tant l’homme qui est visé que la fonction elle-même, réduite à un rôle de figurant obligé dans une République qui s’effrite. Mais le texte ne devient jamais amer : il enveloppe tout d’une moquerie tendre et vacharde, où les pommes, les Vikings et le lait servent de coussins satiriques.

Le Canard à son meilleur

Ce papier est une leçon de satire politique : légère, drôle, nourrie de caricatures, mais capable, en filigrane, d’un diagnostic sévère. Ici, le contexte (la crise institutionnelle, l’Indochine, la CED) n’est que l’arrière-plan. Le cœur du propos, c’est la moquerie de la légendaire hésitation normande, transposée sur un chef d’État qui, au moment même de son élection, semble déjà incarner l’atermoiement national.


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