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N° 1761 du Canard Enchaîné – 21 Juillet 1954

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La paix dans les reins, par R. Tréno

Pierre Mendès France, nouveau président du conseil, obtient la Paix en Indochine. Dans son billet du 21 juillet 1954, R. Tréno croque la sortie de la guerre d’Indochine avec une ironie jubilatoire. Entre saints du calendrier, orfèvrerie suisse et métaphores cyclistes, il fait de Mendès-France un “homme d’étapes” capable de remuer ciel, terre et Atlantique pour décrocher enfin la paix. Enfin un président comme le Canard pouvait l’espérer… A Genève, PMF aura convaincu Dulles, Molotov, Chou En Laï ….

 

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

La paix… et les saints du calendrier

Dans “La paix dans les reins”, publié à la une du Canard enchaîné du 21 juillet 1954, R. Tréno célèbre à sa façon la signature imminente des accords de Genève qui mettront fin à la guerre d’Indochine. Mais comme toujours chez lui, l’actualité sert de carburant à une mécanique ironique — implacable, légère, assassine. Le style n’est pas celui d’un éditorialiste grave ; c’est celui d’un moraliste goguenard qui voit, sous les grands mots, les petites manies d’un pays en nage.

Dans un été pourri par les pluies — Tréno convoque Saint-Médard, Sainte-Marguerite, et toute la cohorte des saints du M.R.P. — la France semble tirer enfin la tête hors des nuages : “le soleil enfin a brillé sur Paris”, et surtout sur Genève. Derrière la plaisanterie météorologique, une vérité politique : si la météo s’est améliorée, c’est qu’on a remplacé les experts frileux du M.R.P. par un homme de décision, Mendès-France.

Mendès, l’homme des étapes

Tréno dresse un portrait vif, presque sportif, du président du Conseil. Rien d’un “saint” ; tout d’un coureur qui sait “tirer le vingt et le boire”. L’image est joyeusement populaire : Mendès-France, dans ce texte, est un type qu’on voit en maillot jaune, tenant l’allure, tenant la cadence, tenant tête à Washington, Moscou, Pékin ou au délégué vietnamien Do — tout cela dit en un jeu de mots qui file comme une bicyclette sur pavés mouillés.

Le cœur de la plaisanterie, pourtant, n’efface rien de l’enjeu historique. La France veut sortir de la guerre d’Indochine. Mendès-France a fixé un délai : un mois pour trouver la paix. Et selon Tréno, c’est cette contrainte — ce fameux “à l’heure H” — qui donne à l’affaire un tempo infernal, “un mouvement d’horlogerie” mené chez les Suisses, où, dit-il, parler d’accord “dans la maison des pendules” relève du gag involontaire.

Un humour qui cache une vraie rupture

Sous la plaisanterie continue, ce texte célèbre un moment politique rare : le retour d’un gouvernement qui décide, qui tranche, qui rend l’air respirable. Tréno insiste : la France avait besoin d’un “homme d’étapes”, pas des tâtonnements du M.R.P. On devine, derrière les pointes ironiques, l’immense soulagement d’un pays exsangue, depuis huit ans englué dans une guerre coloniale qu’il ne voulait pas nommer.

Mais l’humour sert aussi à piquer là où ça fait mal.
Tréno ne pardonne pas aux gouvernements précédents leur impuissance, leur bavardage, leur lenteur. Il imagine ce qu’auraient été les négociations si Laniel, “le muet des Bermudes”, était resté en place. On frôle le burlesque ; on croit entendre la salle du Conseil en version film de Pierre Prévert.

Et maintenant ?

La dernière page de la chronique est un soupir. “On respire”, écrit Tréno. Oui. Mais pas sans amertume : d’autres puissances coloniales ont su rendre leurs possessions sans autant d’histoires — “les Anglais […] avec tout le pays autour”. Là encore, la formule percute. Le retrait français, lui, ne se fait ni sans cris ni sans sueur.

Tréno, sans le dire ouvertement, salue Mendès comme l’homme qui aura mis fin à la guerre, mais en laissant entendre que le pays n’est pas prêt à se montrer digne de sa décision. Le sens de l’humour reste intact, mais sous la blague sourd une inquiétude : savoir se retirer “sur la pointe des pieds”, c’est un art ; la France, elle, “a d’autres bottes”.


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