N° 1785 du Canard Enchaîné – 5 Janvier 1955
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En relisant Anatole France, Paru dans Le Canard enchaîné le 5 janvier 1955
Dans cet article, Morvan Lebesque s’appuie sur l’ironie d’Anatole France pour dénoncer la folie du réarmement de l’Allemagne, une décision qu’il juge à la fois absurde et prévisible, vue sous l’angle de l’histoire et de la nature humaine. Dès le début, l’auteur affirme que la politique internationale conserve au moins une qualité : son sens de l’humour. Mais derrière cette observation facétieuse se cache une critique acerbe d’une mécanique diplomatique vouée à reproduire les erreurs du passé.
L’essentiel de l’article repose sur un parallèle avec Anatole France et son personnage de M. Bergeret. Lebesque rappelle les réflexions de ce dernier sur l’armement, la militarisation et l’instinct de domination, des concepts toujours d’actualité malgré leur résonance d’un autre siècle. En invoquant ce personnage, l’auteur relie avec finesse les absurdités de la Troisième République à celles des alliances de l’après-guerre, montrant que, sous des prétextes modernes, les hommes politiques poursuivent des logiques identiques.
Lebesque manie l’ironie à travers une mise en scène des Alliés, dépeints comme des stratèges myopes, étonnés de devoir reconstruire une Allemagne armée après l’avoir vaincue. En empruntant la voix de M. Bergeret, il critique la tyrannie des « uniformes » et l’illusion d’un ordre imposé par la force. La caricature s’intensifie lorsque l’auteur évoque l’aspiration allemande à la tyrannie, un clin d’œil aux failles humaines que la littérature sait mieux révéler que la politique.
Le texte se termine par une attaque contre la logique qui sous-tend le réarmement allemand : la militarisation comme garant de l’ordre social. En faisant écho à l’histoire — les Français imposant jadis des charges militaires écrasantes à la Prusse — Lebesque dénonce une répétition historique tragique, où l’on « sanglant et savamment » referme le casque sur les mêmes douleurs.
Cet article illustre parfaitement la méthode de Lebesque, alliant érudition, ironie et indignation contenue. En convoquant Anatole France et son personnage, il donne une profondeur littéraire à une critique politique virulente, tout en soulignant l’éternel retour des erreurs humaines sous des habits neufs. Une réflexion intemporelle qui continue d’interpeller.
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