N° 1788 du Canard Enchaîné – 26 Janvier 1955
N° 1788 du Canard Enchaîné – 26 Janvier 1955
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« Ne pas confondre ! » de R. Tréno, paru dans Le Canard enchaîné du 26 janvier 1955.
Sous ce titre à double sens, R. Tréno s’attaque avec ironie à la juxtaposition de deux positions sur la justice observées dans Le Figaro. D’un côté, le président de la Commission sénatoriale de la Justice, Georges Pernod, dénonce les abus liés à l’instruction judiciaire et défend avec véhémence les droits fondamentaux de l’accusé. De l’autre, des propos pontificaux et anodins du Pape Pie XII sur la dignité de la justice, qu’on aurait aisément pu attribuer à un manuel de morale générale.
Tréno exploite cette dichotomie pour railler subtilement l’indignation feinte ou hors de propos : il salue l’humanisme affiché de Pernod, mais avec une pointe de scepticisme face à sa portée réelle, surtout dans un contexte où l’affaire Marguerite Marty se mêle à des préoccupations de colonialisme, notamment en Algérie. Sous des dehors apparemment neutres, l’article glisse un reproche implicite à Le Figaro pour sa hiérarchisation des informations, reléguant au second plan les questions sensibles comme l’Algérie, pourtant bien plus concrètes que l’indignation abstraite du Saint-Siège.
Le ton mordant (mais jamais ouvertement agressif) s’accompagne d’une caricature signée Grum, où le slogan « Libérez Marty » s’affiche avec humour. Cette illustration met en lumière l’absurdité des débats médiatiques, où l’on finit par confondre gravité et légèreté, justice et propagande.
R. Tréno transforme une analyse judiciaire en une leçon sur la manipulation des priorités éditoriales et politiques. Tout en jouant des doubles sens et des oppositions, il révèle un art consommé de la satire sociale et politique, fidèle au style caustique du Canard enchaîné.
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