N° 1795 du Canard Enchaîné – 16 Mars 1955
N° 1795 du Canard Enchaîné – 16 Mars 1955
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Tombeau pour Alexander Fleming
Par Morvan Lebesque, publié dans Le Canard enchaîné, le 16 mars 1955
Morvan Lebesque signe ici un hommage poignant et empreint d’une profonde réflexion sur l’héritage d’Alexander Fleming, découvreur de la pénicilline. Dans cet article, il mêle récit personnel, méditation sur la mortalité et reconnaissance de l’impact historique de cette découverte scientifique. Lebesque y oppose la grandeur discrète de Fleming à l’ombre menaçante du progrès destructeur, incarnée par le « nuage atomique » évoqué en introduction.
Fleming, artisan de la lumière dans les ténèbres
L’auteur situe d’emblée la mort de Fleming dans un contexte symbolique : celle d’un monde qui, entre les avancées prodigieuses et les armes de destruction massive, semble hésiter entre lumière et obscurité. Là où l’arme atomique étend un « nuage rouge » menaçant, Fleming, lui, a repoussé la Nuit, apportant « une petite lumière » contre l’angoisse millénaire de la mort.
Un témoignage personnel d’une vie sauvée
Lebesque introduit un récit intime qui confère une dimension tangible à l’œuvre de Fleming. Il raconte comment, quelques années auparavant, une maladie presque fatale a été vaincue grâce à la pénicilline. Il décrit avec intensité son retour à la vie : une guérison presque miraculeuse qui s’accompagne d’un sentiment de désorientation existentielle, comme si son corps avait dû réapprendre à vivre après avoir frôlé l’abandon.
Ce passage illustre de façon vibrante la transition entre la résignation face à la mort et la possibilité, rendue par Fleming, de reculer les limites de l’inévitable. À travers cette expérience, Lebesque rend un hommage personnel et universel à celui qui a permis « de faire reculer la Nuit ».
L’héritage de Fleming : une révolte contre l’oubli
Dans sa conclusion, l’auteur déplore l’oubli trop rapide de ceux qui, comme Fleming, changent le cours de l’histoire. Il décrit avec amertume les hommes, « bêtes », prêts à oublier leur bienfaiteur après l’avoir célébré brièvement. Mais dans son bouquet d’hommage à Fleming, Lebesque lui rend justice : il ne fut pas qu’un scientifique, mais un véritable Prométhée moderne, qui apporta « le feu » à l’humanité en lui offrant un remède à son angoisse la plus intime.
Un appel à préserver la mémoire
Morvan Lebesque clôt son texte par une exhortation à honorer durablement l’héritage de Fleming, en reconnaissant la grandeur de son geste. Il insiste sur la nécessité de continuer à opposer, à la barbarie du progrès destructeur, les fruits lumineux de la science au service de la vie.
Avec ce texte, Lebesque mêle lyrisme et humanisme pour saluer une figure qu’il place au panthéon des bienfaiteurs de l’humanité. Le ton, solennel et poétique, s’associe à une sincérité personnelle qui rend cet hommage particulièrement vibrant.
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