N° 1804 du Canard Enchaîné – 18 Mai 1955
N° 1804 du Canard Enchaîné – 18 Mai 1955
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Dans son article « Prenez garde à la détente !« , publié le 18 mai 1955 dans Le Canard enchaîné, R. Tréno déploie une critique acerbe des contradictions des grandes puissances à l’ère de la Guerre froide, alors que Washington annonce une « grande négociation » pour préparer l’opinion publique à une détente. Avec son style caustique, il tourne en ridicule cette communication qui, au lieu de rassurer, semble semer l’inquiétude : « La prépare à quoi ? À quel grand malheur ? »
Tréno compare le monde à une maison fragile bâtie sur un volcan, hantée par les tensions entre les blocs. Ce monde instable, qualifié de « tour penchée de Pise », s’accommode pourtant de l’habitude des conflits. Il ironise sur l’idée de « rééducation des peuples », suggérant que la manipulation des opinions publiques par les grandes puissances est devenue une pratique courante, voire nécessaire.
Avec un humour mordant, il caricature les citoyens des trois blocs : un Américain « rééduqué » doit croire en la toute-puissance d’Eisenhower, un Soviétique doit admettre que Tito n’est pas un « bandit fasciste », et un Français doit accepter que l’ennemi terroriste d’hier devienne chef d’État. Ces stéréotypes soulignent l’absurdité des discours officiels et l’hypocrisie des élites dirigeantes.
Tréno se moque également de l’émotion feinte des grandes puissances à propos d’un discours autrichien de gratitude, déplorant leur compassion opportuniste : « Mais que ne nous l’avez-vous dit plus tôt ? » Cette fausse sensibilité est, selon lui, purement stratégique, sans véritable souci des peuples opprimés. En guise de conclusion, il réclame une minute de silence pour les oubliés des conflits – victimes des guerres en Corée, en Indochine ou des purges titistes –, soulignant l’hypocrisie des célébrations diplomatiques.
À travers ce texte mordant, Tréno dénonce un monde où les discours de paix dissimulent la continuité des rapports de force et des injustices, dans une « maison » mondiale vouée à son propre effondrement.
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