N° 1808 du Canard Enchaîné – 15 Juin 1955
N° 1808 du Canard Enchaîné – 15 Juin 1955
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« La Java des Bombes Atomiques (Chanson de Boris Vian) » – Dans cette chanson publiée le 15 juin 1955 dans Le Canard enchaîné, Boris Vian livre une critique satirique de la folie des armements nucléaires et des absurdités politiques qui l’entourent. Avec un humour mordant et des rimes légères, il raconte les mésaventures d’un inventeur amateur de bombes atomiques.
La chanson, composée de trois couplets entrecoupés d’un refrain, est une parodie acerbe et rythmée. Vian met en scène un oncle bricoleur qui, sans aucun apprentissage scientifique, se lance dans la fabrication de bombes atomiques et hydrogène. Le récit tourne autour de ses essais maladroits, de ses échecs, et de ses interactions avec les autorités.
Vian introduit un oncle décrit comme un « fameux bricoleur » qui s’isole pour expérimenter la fabrication de bombes atomiques. Le refrain, qui revient à chaque couplet, souligne avec dérision la facilité apparente de fabriquer une bombe :
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« C’est vraiment de la tarte. »
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Mais il persiste à chercher un modèle parfait, bien que son rayon d’action ne dépasse pas « trois mètres cinquante. »
Les mésaventures se poursuivent. Malgré ses efforts pour manipuler les atomes d’hydrogène, l’oncle cause des catastrophes domestiques. Une explosion détruit son poulailler et provoque des dégâts irréparables, mais il reste impassible, affirmant :
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« Y a quelque chose qui cloche là-d’dans, j’y retourne immédiatement ! »
L’obsession de l’oncle attire l’attention des chefs d’État, qui viennent assister à ses expériences. Cependant, l’explosion de sa bombe aboutit à une catastrophe majeure. Traîné devant les tribunaux, il se défend maladroitement :
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« C’est un hasard affreux, mais je jure devant Dieu qu’en détruisant tous ces tordus, je suis bien convaincu d’avoir servi la France ! »
Le dénouement ironique voit l’oncle condamné, mais immédiatement amnistié et propulsé chef du gouvernement, une critique à peine voilée de la complaisance envers les fauteurs de troubles politiques.
Cette chanson est une satire puissante de la course à l’armement nucléaire et de l’irresponsabilité des autorités. Avec son ton léger et ses dessins humoristiques accompagnant les paroles, Vian dénonce :
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L’absurdité des ambitions scientifiques incontrôlées, incarnées par l’oncle bricoleur.
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L’irresponsabilité des élites politiques, prêtes à absoudre les responsables de catastrophes pour des raisons opportunistes.
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L’humour noir sur les armes de destruction massive, mettant en lumière la disproportion entre les expérimentations hasardeuses et leurs conséquences dévastatrices.
En publiant cette chanson, Le Canard enchaîné contribue à amplifier le message critique de Vian sur l’armement et la politique mondiale. Le ton humoristique et la musicalité des vers masquent à peine la profondeur des dénonciations, faisant de cette chanson une œuvre emblématique de l’engagement satirique de l’époque. Texte prémonitoire sur la course à l’armement nucléaire, dans laquelle la France rentrera en 1960 sous l’impulsion du général de Gaulle…
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