N° 1810 du Canard Enchaîné – 29 Juin 1955
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L’article intitulé « Tuez-les ! » de R. Tréno, paru dans Le Canard enchaîné du 29 juin 1955, est un pamphlet sarcastique et profondément critique à l’égard de la politique coloniale française en Algérie. Par son titre provocateur et son ton virulent, il expose les contradictions, les préjugés racistes et les absurdités de l’administration coloniale.
Dès l’ouverture, l’auteur interpelle avec la formule choquante : « Tuez qui ? Les huit millions d’Algériens musulmans. » Cette introduction ironique met en lumière le regard déshumanisant porté sur les populations colonisées, perçues comme des « bâtards » dans une « grande famille française ». Tréno dénonce l’hypocrisie consistant à refuser l’égalité des droits aux Algériens tout en vantant les valeurs de la République.
L’article tourne en dérision les arguments justifiant l’exclusion et la répression des Algériens. Il illustre l’injustice en pointant des scènes du quotidien, comme celles de travailleurs algériens exploités dans des tâches ingrates ou des fillettes « légitimes » jouant à côté des petites « bâtardes », séparées par une frontière invisible mais rigide. Par cette peinture mordante, Tréno dévoile les travers du colonialisme paternaliste, fondé sur la ségrégation et le mépris.
En examinant les revendications des Algériens, notamment le droit au respect et à la justice sociale, Tréno raille l’idée que leur quête d’égalité puisse être perçue comme une menace. Il critique la rhétorique coloniale qui assimile leur révolte à une ingratitude, tout en fustigeant les violences économiques et militaires imposées à ces populations.
Dans sa conclusion, Tréno pousse son ironie jusqu’à l’extrême, proposant de supprimer les huit millions d’Algériens pour résoudre la « question coloniale ». Il met en lumière l’impasse morale et politique de cette guerre : l’injustice systémique ne peut mener qu’à la violence et à l’échec.
Le ton de l’article est cinglant, mêlant ironie et sarcasme pour mieux déconstruire les fondements du colonialisme. R. Tréno ne cherche pas à atténuer l’horreur du propos, bien au contraire : il force le lecteur à affronter la réalité brutale de la situation en Algérie, tout en dévoilant l’absurdité d’un système où la domination est justifiée par des sophismes moraux et culturels.
Cet article s’inscrit dans une tradition satirique engagée, propre à Le Canard enchaîné, visant à dénoncer les injustices sociales et politiques avec une plume acérée. R. Tréno y excelle en faisant de sa critique une arme redoutable contre l’hypocrisie et le racisme structurels du colonialisme français.
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Conservation
Nos Exemplaires du Canard Enchaîné sont archivés dans de bonnes conditions de conservation (obscurité, hygrométrie maitrisée et faible température), ce qui s'avère indispensable pour des journaux anciens.
Lumière
Obscurité complète. Les UV agissent sur la lignine du papier et opèrent un jaunissement, souvent visible sur des journaux pliés et empilés, ne voyant la lumière du jour que sur la tranche...Le jaunissement s'accentue avec le temps et rend le papier cassant (casse de la fibre de cellulose) et fragilisé au bout de quelques années.
Hygrométrie
le taux est compris entre 45 et 65 %. Un taux trop bas entraîne un dessèchement du papier, ce qui le raidit et le rend cassant. A l'inverse, un taux trop élevé peut favoriser l'apparition de traces de moisissures.
Faible température
la température idéale pour la conservation de vieux papiers est comprise entre 16 et 20°C. Une température trop élevée peut aussi assécher le papier et le rendre cassant jusqu'à l'émiettement et accélérer les processus chimiques de dégradation du papier. Une température trop faible favorise l'augmentation du taux d'hygrométrie.
Stockage
Dans certaines circonstances, les collections de journaux non reliés présentent un fort risque de dégradation. Conservés en liasses, parfois ficelées, les fascicules sont en effet particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques (tassement, pliures). Par ailleurs, le pliage en 4 est à proscrire : le papier est fortement fragilisé à la jonction des deux plis, formant après quelques années un trou, au milieu de chaque page. A fortiori, les pliages en 6 ou en 12 (longtemps utilisés pour les expéditions) génèrent d'importants dégâts sur le papier, dans le temps.
La pliure centrale des fascicules, déjà présente lors de leur diffusion et de leur vente, constitue souvent une zone de dégradation accélérée du support : on y observe un jaunissement précoce du papier, signe d’une acidité et d’une fragilité importante. Le maintien de cette pliure ne fait qu’accentuer le processus de dégradation, et se traduit par des risques élevés de déchirures à la manipulation.
Tous nos numéros sont stockés à plat et pliés seulement en 2 (le pli est horizontal). Certains numéros, parmi les plus anciens, sont archivés pleine page dépliée.
Les numéros d'avant-guerre, plus rares et donc proposés en quantités limitées, présentent souvent une usure, une fragilité plus importante. Les traces du temps, telles que jaunissement lié à l'insolation ou simplement la lumière, rousseurs, traces d'humidité, plis marqués, cassures du papier fréquemment dans les coins ou le long des plis, se sont plus ou moins installés sur ces publications dont le papier approche le siècle d'âge.
Ces numéros les plus anciens (de l'origine aux années 30), ont pu faire l'objet de restaurations, en fonction des besoins et dans les règles de l’art : réparations de déchirures, petits trous, renforcement des marges et des plis centraux au moyen de papier type Filmoplast, sans acide, reprise des faux plis au fer chaud.
Hormis les numéros d'avant-guerre, devenant relativement rares, les autres numéros sont écartés de notre stock dès lors qu'ils présentent ces défauts impossibles à corriger, comme des pliures marquées, jaunies ou cassantes, notamment en verticalité du journal.
Les photos des Unes présentées sur le site correspondent à celles des exemplaires originaux proposés à la vente, ou celle d'exemplaires de qualité de conservation équivalente. Elles sont prises en lumière naturelle, sans filtres, les teintes visibles à l'écran pouvant ne pas refléter parfaitement celles du papier.
L’évolution du format* du Journal
De 1916 à 1921 : 31 X 43 cm - 4 pages -
De 1921 à 1940 : 37 X 54 cm - 4 pages** -
De 1944 au 17 mars 1948 : 30 X 43 cm - 4 pages** -
Du 24 mars 1948 au 28 oct. 1964 : 38 X 58 cm - 4 pages, puis 6 pages à partir de 1957 -
Du 4 nov. 1964 au 10 février 1988 : 38 X 60 cm - 8 pages -
Du 17 février 1988 à 2005 : 36 X 58 cm - 8 pages -
*hors numéros spéciaux
** Quatre éditions sur 2 pages (en 1939,1940 & 1945), problèmes d'approvisionnement en papier, restrictions, censure,...