N° 1811 du Canard Enchaîné – 6 Juillet 1955
N° 1811 du Canard Enchaîné – 6 Juillet 1955
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L’article « Saint-Chamond Pinay pour nous ! », signé André Ribaud et publié dans Le Canard enchaîné du 6 juillet 1955, propose une critique satirique de l’ex-ministre des Affaires étrangères, Antoine Pinay, et de la politique étrangère française. De la rubrique « Au cocotier », le texte explore avec ironie les implications des actions de Pinay, tout en dépeignant une France servile dans ses relations internationales.
André Ribaud entame son article par une réflexion mordante sur le « témoignage de notre décadence nationale ». À travers cette pique, il dénonce l’accueil enthousiaste réservé à Antoine Pinay lors de son retour des États-Unis, un événement qu’il qualifie implicitement d’exagéré et symptomatique de l’autosatisfaction française. Pinay, auréolé de ses « très fructueux » échanges outre-Atlantique, se voit présenté comme un artisan de l’entente internationale, une image que Ribaud tourne en dérision. L’adjectif « fructueux », utilisé par Pinay, est répété avec une ironie évidente pour souligner l’insignifiance réelle de ses accomplissements.
L’article expose ensuite une décision emblématique de l’alliance franco-américaine : l’attribution à une société française, la S.A. de Saint-Chamond, d’un contrat de fabrication de munitions pour un montant de 1,7 million de dollars. Ribaud s’interroge sur les véritables enjeux de cette « réussite diplomatique » et y voit une forme de dépendance économique déguisée sous le prétexte d’un partenariat stratégique. Cette annonce est ainsi mise en perspective comme un exemple de la complaisance de la France vis-à-vis des États-Unis.
Le texte poursuit en s’attaquant à l’image publique de Pinay, présenté comme un homme de « modestie naturelle » mais dont les actes trahissent une politique d’auto-glorification. Ribaud critique également l’hypocrisie des élites, qui célèbrent les « triomphes » de Pinay tout en feignant d’ignorer l’érosion de l’autonomie française dans les affaires internationales.
Ribaud conclut en pointant l’ironie d’une France qui, sous prétexte de s’émanciper, renforce sa subordination aux grandes puissances. En adoptant un ton acerbe et en multipliant les sous-entendus ironiques, il dépeint Pinay comme le symbole d’une politique étrangère française plus préoccupée par les apparences que par les résultats concrets. Cet article s’inscrit dans la veine satirique et incisive de Le Canard enchaîné, en posant un regard sans complaisance sur les illusions de grandeur nourries par la classe politique française de l’époque.
Oiseaux du peuple, par René Fallet, à propos de La pluie et le beau temps de Jacques Prévert, et Le Bout-Galeux de Jean-Pierre Chabrol –
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