N° 1828 du Canard Enchaîné – 2 Novembre 1955
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Dans cet article de la rubrique Au Cocotier, « La France, prends garde à tes alambics !« , signé par André Ribaud, publié dans Le Canard enchaîné du 2 novembre 1955, l’auteur déploie un humour caustique pour fustiger le système de privilèges en France, en prenant comme prétexte les « bouilleurs de cru » et leurs avantages singuliers. L’évocation d’un Montesquieu imaginaire, témoin de l’évolution politique depuis le XVIIIe siècle, permet à Ribaud de souligner, non sans ironie, que la démocratie française repose désormais sur « le privilège des bouilleurs de cru », une classe particulière élevée au rang de pilier national.
À travers des références aussi bien historiques que politiques, Ribaud démonte avec brio les contradictions d’un système où le maintien d’avantages corporatistes est présenté comme une nécessité pour l’équilibre du pouvoir et de la République. Sous sa plume, la défense de ce privilège devient presque une question de sécurité intérieure : y toucher reviendrait à trahir la patrie. Il s’amuse à citer des députés paysans tels que M. Hénault ou M. Meck, gardiens autoproclamés de cette tradition, et caricature leur discours en le mêlant à des événements graves comme la guerre de 14-18, où le privilège aurait joué un rôle déterminant dans la victoire française, selon une logique évidemment absurde.
L’auteur enchaîne les exemples avec une ironie mordante. La baisse du nombre des bouilleurs de cru en 1939, présentée comme un facteur explicatif de la défaite face à l’Allemagne, est une accusation volontairement grotesque qui tourne en ridicule les discours démagogiques. André Ribaud pousse encore plus loin en évoquant la Sarre et l’Alsace, deux régions où le débat autour des privilèges serait un levier utilisé par des propagandes extérieures, pour mieux dénoncer la déconnexion des discours politiques.
L’article, sous ses airs légers, est une critique acerbe des conservatismes politiques et des petits arrangements entre élus et électeurs. Ribaud dépeint une France où les débats de fond s’effacent au profit de la défense d’intérêts particuliers, souvent dissimulée sous un discours de sauvegarde de l’identité nationale. À travers ses piques et ses références historiques, il souligne combien le maintien de privilèges peut apparaître ridicule face aux véritables enjeux politiques et sociaux.
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