N° 1833 du Canard Enchaîné – 7 Décembre 1955
N° 1833 du Canard Enchaîné – 7 Décembre 1955
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L’article « D.D.D. », signé par R. Tréno et publié dans Le Canard enchaîné du 7 décembre 1955, est une critique acerbe et humoristique de la situation politique française à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par Edgar Faure. R. Tréno détourne les initiales D.D.D. – qui pourraient évoquer « Députés Drôlement Dissous » – pour ironiser sur ce qu’il appelle une « Drôle de démocratie ».
Une démocratie « dissolue »
Le texte s’ouvre par un ton moqueur : au lieu d’une Assemblée souveraine, la dissolution orchestrée par Edgar Faure devient le symbole d’une démocratie vacillante. Tréno pointe du doigt l’ironie de voir un gouvernement, mis en cause et minoritaire, se saborder volontairement en dissolvant l’Assemblée. Il décrit cette situation comme une « comédie politique », où l’Assemblée, loin de s’affirmer, choisit de disparaître sous prétexte d’une manœuvre tactique.
Un retour en arrière cynique
L’auteur compare cette dissolution à celle de 1951, une législature qui avait été marquée par une impopularité générale et les fameuses lois des « apparentements ». Les Français, las et désabusés, n’en voulaient plus. Tréno raille l’effacement total de l’Assemblée, où personne, pas même les soutiens du régime comme Henri Queuille, ne chercha à défendre ce qui apparaissait comme une institution moribonde.
Un état d’urgence algérien en prime
La dissolution coïncide avec la proclamation de l’état d’urgence en Algérie, un événement majeur que l’auteur mentionne avec un détachement ironique. Il s’interroge sur l’utilité même de cet état d’urgence, décrété presque par hasard dans la confusion des événements politiques, soulignant ainsi l’absurdité et le cynisme des dirigeants.
Un spectacle grotesque
R. Tréno dépeint les luttes politiques comme un spectacle burlesque digne des Marx Brothers ou des mauvais westerns : des bagarres dignes de Wagram ou de Pigalle, où les armes sont remplacées par des dissolutions et des réformes bâclées. Il n’épargne pas Edgar Faure, présenté comme un bretteur politique qui précipite les élections pour renverser la situation à son avantage.
La politique transformée en jeu
Avec une ironie mordante, Tréno propose de transformer la politique en pari sportif, digne des P.M.U.. « On devrait pouvoir prendre des paris », écrit-il, soulignant le caractère désormais spectaculaire et désincarné de la vie démocratique française. En citant Anatole France, il rappelle que les querelles politiques, loin d’être motivées par des idées, sont souvent des luttes de pouvoir entre hommes.
Conclusion : une satire implacable
Par cette chronique incisive, R. Tréno dénonce la fragilité et l’absurdité d’une démocratie parlementaire où les dissolutions deviennent des outils de stratégie électorale. Loin de restaurer la confiance ou la souveraineté, cette dissolution apparaît comme un aveu d’échec et un triste spectacle politique. Avec son style satirique, R. Tréno tourne en ridicule les événements politiques de l’époque, tout en offrant une réflexion grinçante sur l’état de la démocratie en France.
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