N° 1838 du Canard Enchaîné – 11 Janvier 1956
N° 1838 du Canard Enchaîné – 11 Janvier 1956
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Dans son article intitulé « Tragediantes et comediantes », publié le 11 janvier 1956 dans Le Canard enchaîné, Morvan Lebesque s’attaque avec verve à l’état de la Comédie-Française, qu’il décrit comme engluée dans des querelles stériles et une médiocrité persistante.
L’auteur commence par ironiser sur les démêlés judiciaires des sociétaires, une situation qui, selon lui, fait écho à une tradition bien établie dans cette institution. La Comédie-Française, autrefois sanctuaire de l’excellence théâtrale, semble devenue un théâtre d’intrigues plus politiques qu’artistiques. Lebesque se moque de cette maison qui, bien qu’elle ait offert au public des pièces mémorables, est aujourd’hui davantage connue pour ses scandales internes que pour ses créations.
L’article s’attarde sur le contraste entre l’ambition artistique initiale de la Comédie-Française et ce qu’elle est devenue. Lebesque déplore un théâtre « préoccupé de briller », mais incapable de se réinventer ou de s’adapter à une époque où le théâtre devrait être un lieu d’expérimentation et d’intelligence. Il fustige les choix esthétiques qu’il juge décoratifs et vains, ainsi que l’incapacité à offrir une véritable réflexion artistique. « La Comédie ne répond plus à aucune doctrine », écrit-il avec amertume.
L’auteur oppose également la Comédie-Française à des figures comme Jean Vilar, qu’il présente comme un modèle de modernité et de dévouement artistique. Vilar, symbole du renouveau théâtral avec ses mises en scène au TNP, contraste violemment avec l’image poussiéreuse et fragmentée de la Comédie-Française. Lebesque accuse les administrateurs de l’institution de se livrer à des querelles de pouvoir au détriment de l’art, entraînant une instabilité qui se reflète dans la qualité des spectacles proposés.
La conclusion de l’article est amère, presque résignée. Lebesque exhorte la Comédie-Française à retrouver son rôle de phare culturel, tout en constatant que ses échecs actuels l’ont reléguée à un second plan dans le paysage théâtral français. Avec son style mordant et sa plume acerbe, il dresse un réquisitoire implacable contre une institution qu’il aimerait encore voir briller, mais dont il constate avec douleur la lente décadence.
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