N° 1845 du Canard Enchaîné – 29 Février 1956
N° 1845 du Canard Enchaîné – 29 Février 1956
39,00 €
En stock
L’article « Cessez la boucherie ! » de R. Tréno, publié dans Le Canard enchaîné du 29 février 1956, est une dénonciation percutante de la violence aveugle qui déchire l’Algérie en pleine guerre coloniale. Avec un ton oscillant entre l’indignation et la réflexion, Tréno s’attaque frontalement à ceux qui justifient ou dissimulent les massacres, qu’ils soient perpétrés par des fellagas ou soutenus par des discours anticoloniaux biaisés.
L’article débute sur une scène dramatique : une fillette de sept ans abattue lors d’une attaque près d’Alger, crime que l’auteur qualifie immédiatement de « tuerie ». Tréno s’en prend alors à L’Humanité, qu’il accuse de minimiser ces atrocités en les présentant simplement comme des affrontements militaires, et non pour ce qu’elles sont : des assassinats de civils désarmés. Cette critique des biais médiatiques vise à exposer l’hypocrisie de certaines postures idéologiques qui, selon lui, servent une cause au détriment de la vérité.
Dans un passage central, Tréno cite un journal algérien, Communauté algérienne, qui condamne fermement la lâcheté de tels massacres. Ce choix est significatif : il s’appuie sur une voix locale, non française, pour légitimer sa dénonciation, soulignant que même ceux qui luttent pour l’indépendance rejettent ces dérives meurtrières. En invoquant Albert Camus, il réaffirme une position humaniste et universaliste, au-delà des clivages politiques ou ethniques.
L’article ne manque pas de relever les attaques reçues par Le Canard, accusé de « collaboration » par ses détracteurs. Tréno répond avec une ironie cinglante : il rappelle que le journal condamne toutes les violences, sans distinction de leurs origines ou des victimes. Cette posture lui permet de revendiquer une impartialité morale face à une guerre marquée par les haines et les divisions.
Enfin, Tréno rejette l’expression « cessez-le-feu », qu’il juge inadéquate. Ce qu’il réclame, c’est bien plus : l’arrêt total de cette « boucherie », symbole de la déshumanisation engendrée par le conflit. Ce cri de désespoir traduit à la fois l’urgence d’une situation intenable et la conviction profonde que seule une reconnaissance universelle de l’humanité pourra rompre le cycle de la violence.
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
En stock