N° 1869 du Canard Enchaîné – 15 Août 1956
N° 1869 du Canard Enchaîné – 15 Août 1956
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L’article intitulé « La grande terreur de l’an Nil » signé par R. Tréno et publié dans Le Canard Enchaîné du 15 août 1956, plonge dans une critique féroce et ironique des enjeux politiques et humanitaires internationaux de l’époque, notamment liés à la crise de Suez et à la tragédie de Marcinelle.
L’auteur commence par décrire l’émoi mondial suscité par un coup de grisou dans une mine belge, où des centaines de mineurs sont ensevelis. Il met en lumière l’élan de solidarité affiché publiquement, souvent déconnecté des véritables actions, pour mieux souligner les dissonances entre les discours et les faits. Cette tragédie sert de prisme pour dénoncer l’hypocrisie qui entoure d’autres crises contemporaines, notamment en Algérie et à Suez.
Tréno associe la crise de Suez à une nouvelle manifestation des rivalités impérialistes, en se moquant des protagonistes impliqués, qu’il dépeint comme des marionnettes guidées par des intérêts pétroliers et financiers. Le ton devient particulièrement acerbe lorsqu’il critique les « sauveurs » autoproclamés de la situation, tout en dénonçant l’opportunisme des puissances occidentales. L’auteur s’amuse à tourner en dérision le discours officiel, évoquant des faux-semblants où chacun joue sa partition tout en ignorant les véritables enjeux : « Savez-vous déjà en prévision de quel de ces événements on mesure le plus de papier ? »
La comparaison entre le drame minier de Marcinelle et les morts d’Algérie, évoqués en contrepoint avec une sobriété glaçante, rappelle la hiérarchie implicite des tragédies humaines dans l’opinion publique occidentale. Il termine en fustigeant la « conscience universelle », qu’il qualifie avec cynisme, à la fois comme un concept vide de sens et un outil d’inaction collective : « La conscience universelle est une belle salope. »
Cet article de R. Tréno frappe par sa plume incisive et son regard acéré sur les injustices et les absurdités de son temps. Il parvient à lier des événements disparates dans une analyse à la fois critique et ironique, interrogeant sans relâche les valeurs proclamées et les réalités cachées derrière le vernis des bonnes intentions internationales.
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