N° 1872 du Canard Enchaîné – 5 Septembre 1956
N° 1872 du Canard Enchaîné – 5 Septembre 1956
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Cet article signé R. Tréno dans Le Canard Enchaîné du 5 septembre 1956, intitulé « La Caverne », revisite l’allégorie platonicienne pour dénoncer les illusions et manipulations entourant la crise de Suez. Avec son ton satirique habituel, l’auteur transpose la métaphore des ombres projetées sur la paroi aux gesticulations diplomatiques des acteurs franco-britanniques et américains face au défi posé par Nasser.
L’analogie de la caverne devient un outil mordant pour illustrer la désinformation et l’aveuglement orchestrés par les élites politiques et la presse. Sur la paroi fictive, Tréno projette des silhouettes bien connues : Pineau, Eden et Foster Dulles, affichant une unité de façade face au leader égyptien. Mais dans « la réalité », affirme-t-il, cette solidarité est une pure fiction. Washington, loin de soutenir le blocus de Nasser, continue de commercer avec l’Égypte, tandis que Londres et Paris s’embourbent dans des postures guerrières de plus en plus isolées.
L’article déploie une ironie cinglante pour révéler l’hypocrisie et les faux-semblants des déclarations publiques. Tréno moque les rodomontades des dirigeants, jouant des expressions comme « Nous ne tolérerons pas », répercutées par l’écho creux de leur inaction. L’image du « mur trompeur » de la caverne symbolise ici le décalage entre le discours officiel et la réalité des tractations diplomatiques et économiques.
L’auteur ne se prive pas d’élargir son champ de critique. Il évoque la complaisance des médias, qu’il qualifie de « paroi trompeuse », et les contradictions internes des puissances occidentales face à leurs propres intérêts pétroliers et stratégiques. Dans une dénonciation plus large des jeux d’influence internationaux, il évoque l’ironie des soldats français envoyés à Chypre pour surveiller un trafic d’armes pourtant toléré par les Britanniques.
Enfin, fidèle à la plume caustique du Canard, Tréno conclut avec un appel aux « gens de la caverne » : détendez-vous cinq minutes, dit-il, et voyez par vous-mêmes. Un dernier trait d’humour qui, sous sa légèreté apparente, invite à réfléchir sur les véritables motivations derrière cette crise géopolitique.
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