N° 1879 du Canard Enchaîné – 24 Octobre 1956
N° 1879 du Canard Enchaîné – 24 Octobre 1956
39,00 €
En stock
L’article intitulé « Les Feuillets de route du rappelé Bidasse », signé par L’Ami Bidasse (Jean Clémentin) dans Le Canard enchaîné du 24 octobre 1956, poursuit le journal humoristique et grinçant des mésaventures des soldats rappelés en Algérie. Avec son style facétieux, Bidasse dresse un portrait mordant des absurdités administratives, des contradictions militaires et des tentatives d’apaisement psychologique qui rythment le quotidien des conscrits.
Le texte s’ouvre sur une critique implicite de la bureaucratie militaire. Bidasse reçoit un « guide de réadaptation du rappelé à la vie civile », présenté comme une curiosité absurde. Dans un ton mi-burlesque, mi-ironique, il explique les consignes de ce manuel : des conseils qui, au lieu d’éduquer les soldats, révèlent leur décalage complet avec les réalités humaines et géographiques de l’Algérie. « Sur Alger : son histoire, ses habitants, ses besoins », écrit-il avec une pointe d’humour, dénonçant l’inanité de ces documents pédagogiques.
Avec cette expression évocatrice, Bidasse dénonce les efforts de communication du gouvernement pour maquiller la réalité de la guerre. Une annonce radiophonique est relayée, promettant aux soldats un retour imminent en France, mais non sans les obliger à échanger leurs documents militaires contre une « feuille de démobilisation ». Cette situation grotesque, où les apparences priment sur la réalité, révèle les décalages entre les promesses politiques et les conditions sur le terrain.
L’article culmine avec la description d’une séance psychologique organisée pour les soldats, baptisée « Tabouis… bouis ». Cette initiative, censée être un moment de réconfort, vire à une caricature tragi-comique : les soldats scandent des slogans sous les ordres d’un général qui déploie une rhétorique paternaliste et déconnectée. Cette scène, pleine d’exagérations humoristiques, incarne le ridicule des tentatives d’encadrement moral dans un contexte de guerre violente.
Avec un humour caustique, Bidasse tourne en dérision les travers de l’institution militaire et des efforts maladroits du gouvernement pour maintenir un semblant d’ordre ou de moralité. Ce journal intime fictif est plus qu’un simple récit de conscrit : c’est un témoignage lucide, à peine voilé, sur l’absurdité de la guerre et sur le sentiment d’abandon ressenti par ceux qui y sont envoyés.
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
En stock