N° 1884 du Canard Enchaîné – 28 Novembre 1956
N° 1884 du Canard Enchaîné – 28 Novembre 1956
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L’article intitulé « Les Voleurs de Bagdad« , paru dans Le Canard enchaîné du 28 novembre 1956, s’inscrit dans le contexte bouillonnant du Moyen-Orient de l’après-Seconde Guerre mondiale. À travers une plume caustique et des illustrations ironiques, il dénonce les intrigues politico-économiques et les manœuvres impérialistes dans cette région stratégique, où le pétrole alimente toutes les convoitises.
L’article s’ouvre sur une scène rocambolesque : une balle frôle Noury el-Saïd, Premier ministre irakien, ce qui déclenche des rumeurs sur une tentative d’assassinat. Pourtant, la vraie intrigue se trouve ailleurs, dans les tensions croissantes entre l’Irak, la Syrie et leurs voisins, sur fond de manœuvres britanniques et américaines pour préserver leur contrôle sur les ressources pétrolières. Le Canard souligne avec mordant que cette « balle perdue » n’est rien comparée aux pressions diplomatiques et économiques exercées par les grandes puissances.
Le journal met également en lumière le rôle des Britanniques, qui cherchent depuis les années 1920 à dominer la région en jouant sur les divisions nationales et tribales. L’évocation de « l’Anschluss du pétrole » résume cette stratégie : unifier les territoires riches en or noir sous une tutelle anglaise, quitte à ignorer les aspirations des peuples concernés.
L’article s’attarde ensuite sur les manœuvres américaines, notamment à travers l’exemple de l’Irak Petroleum Company, dont le contrôle exercé sur les ressources irakiennes illustre parfaitement la domination occidentale. Le chiffre de 23,75 % – la part des bénéfices reversée aux compagnies étrangères – est martelé comme un symbole de cette mainmise. Les Américains, moqués pour leur prétendue générosité, sont accusés de vouloir maintenir le statu quo à tout prix, en excluant toute nationalisation des ressources.
Enfin, Le Canard revient sur le fameux « Pacte de Bagdad », alliance militaire visant à contenir l’influence soviétique au Moyen-Orient. Présenté comme un outil de stabilité, ce pacte est ici décrit comme un instrument de contrôle impérialiste, bien loin des intérêts des populations locales.
Cet article s’inscrit dans une période où la crise de Suez, le soulèvement hongrois et les tensions croissantes au Moyen-Orient illustrent les jeux d’influence entre grandes puissances. Dans ce contexte, Le Canard enchaîné continue de jouer son rôle de vigie, dénonçant avec humour et férocité les hypocrisies des puissants et les conséquences de leurs actes sur les peuples.
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