Soleil rouge sur l’été — purges, explosions et canicule géopolitique

Le communisme à l’heure du thermomètre

En cette mi-juillet suffocante, Le Canard enchaîné nous plonge dans une fournaise politique et climatique. Entre l’exclusion spectaculaire des figures soviétiques Khrouchtchev, Mikoyan, Boulganine et Joukov (selon un rapport de Maurice Thorez que le PCF aurait signé des deux mains), et la chaleur étouffante qui règne sur l’Europe, le journal mêle satire et actualité brûlante.

Purges en URSS, programme du 14 Juillet et “évangiles pour un massacre”

Dans un festival de dessins moqueurs, le palmipède ironise sur les nouvelles purges moscovites. À en croire la une, même le soleil russe est en éruption. Pol Ferjac illustre une gigantesque “année géophysique” où les anciens dignitaires soviétiques sont expulsés en orbite, projetés comme des astéroïdes désavoués autour du visage hilare de Khrouchtchev.

En contrepoint, le journal publie un encart grinçant sur les “réjouissances du 14 juillet”, où défilés militaires et tirs de mortiers deviennent prétextes à caricatures. Autre choc : la tribune “Évangiles pour un massacre” dénonce la banalisation des massacres coloniaux — un texte cinglant qui fait mouche.

Une édition à lire au frais (si vous y parvenez)

Entre les petits soldats du communisme, les grands feux de la décolonisation et les tirs de la fête nationale, cette édition concentre tout le génie du Canard des années 50 : humour noir, engagement discret mais acéré, et une capacité rare à faire vaciller les puissants en quelques traits de plume.