4 septembre 1957 : La nef des fous vogue sur une rentrée électrique

Une rentrée politique et sociale sous haute tension

Alors que l’automne s’annonce tendu, Le Canard enchaîné du 4 septembre 1957 ouvre sa une sur « La nef des fous », une chronique signée Jérôme Gauthier où l’absurde se fait boussole satirique. En arrière-plan : les tensions internationales, les secousses de la IVe République et une grogne paysanne qui commence à faire du bruit.

Grèves, armoires à pharmacie, fusées : bienvenue dans l’inventaire à la Prévert

Les dessins de Kb2 en haut de page évoquent la « rentrée » en rayons : pain en hausse, vin en hausse, aspirine en baisse… seule consolation offerte par la pharmacie du coin ! En parallèle, la chronique « Fusées et re-fusées ! » brocarde les cafouillages diplomatiques autour des essais balistiques, tandis que Tréno, en pleine verve, démonte la duplicité de « Jacques Bonhomme », figure du peuple devenu complice des puissants.

Entre satire sociale et coup d’œil vestimentaire

En bas de page, une note d’ironie vestimentaire clôt la Une avec « La robe-sac vue par nos couturiers nationaux » : les figures politiques du moment affublées de robes de sac à provision, à dos ou blindées. Une moquerie tout en croquis, fidèle à l’art du Canard d’enrober la critique politique dans un tissu d’humour.

Entre rentrée grinçante et satire cinglante, ce numéro du 4 septembre 1957 donne le ton d’une saison placée sous le signe de l’absurde lucide.