Quand Le Canard prenait l’orbite : l’édition satellisée du 9 octobre 1957

Bip, bip, bip… L’humour en apesanteur

Dans cette édition exceptionnelle du 9 octobre 1957, Le Canard enchaîné décolle littéralement. Alors que Spoutnik 1, premier satellite artificiel soviétique, boucle ses premières révolutions autour de la Terre, l’hebdomadaire satirique répond par un pastiche cosmique : « Le Canard Satellite ». Jeux de mots lunaires, astrophysique moqueuse et satire géopolitique composent cette une jubilatoire.

Comment a été lancé le bébé-lune ?

Avec une ironie jubilatoire, les rédacteurs imaginent la genèse de ce « bébé-lune », créature chimérique issue de la presse libre, propulsée dans l’espace médiatique à coups de plumes affûtées. « Naissance d’un dieu », écrit Morvan Lebesque dans un article exalté, qui voit dans cette conquête céleste le miroir grotesque des fantasmes humains et politiques.

Satellites à tous les étages

Rien n’échappe à la gravitation satirique : « Les satellites de l’Élysée » sont croqués par Pol Ferjac et René Buzelin, formant une joyeuse constellation de ministres en orbite autour du pouvoir. Même la signalisation routière est tournée en dérision dans « Ta boucle, bébé ! », où l’URSS se mue en gendarme cosmique.

Un triomphe bolchévik ? Ou une lune de fiel ?

Le ton est à la fois fasciné et narquois. Les Russes sont peut-être premiers dans l’espace, mais Le Canard, lui, domine l’atmosphère de la satire. Entre course aux étoiles et persiflage journalistique, cette édition laisse une trace indélébile dans les annales du journal.