Entre virus et satellites : quand Le Canard a la fièvre… lunaire !

Crise, grippe et satire en quarantaine

Dans ce numéro du 16 octobre 1957, Le Canard enchaîné affiche une santé de fer… tout en moquant celle des Français. L’épidémie de grippe devient prétexte à une joyeuse contagion satirique : « La France ne manque pas de personnes alitées » annonce la une, tandis que le dessin de couverture nous montre les politiques-médecins eux-mêmes cloués au lit, affublés de thermomètres caricaturaux.

La tête dans les étoiles, les pieds dans la mare

Mais l’hebdo ne s’arrête pas à la toux. Il rebondit aussi sur la lancée de son numéro précédent en revenant sur l’aventure du « Canard Satellite ». Sous le titre « Le Canard est allé dans la Lune ! », R. Tréno imagine le retour du palmipède de son exploration orbitale, entre faux témoignages, vrais grincements et humour lunaire. Une parodie mordante des emballements médiatiques post-Spoutnik.

De la scène à la Lune : petite comédie en actes

Ajoutons à cela une pièce de théâtre en pastiche, « Notre petite ville », adaptée avec verve par Alexandre Breffort, et des notes grinçantes sur la vie parlementaire, les salons de l’auto ou les péripéties internationales, et l’on obtient un numéro dense, fébrile et jubilatoire.

Une édition qui prouve que, même enrhumé, Le Canard garde le bec acéré.