N° 1956 du Canard Enchaîné – 16 Avril 1958
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Le Canard enchaîné – 16 avril 1958
« Allons z’enfants de la mère Ike ! »
Dans ce pamphlet au titre goguenard, Tréno s’en prend à la soumission affichée de la diplomatie française à l’égard des États-Unis, alors en pleine guerre froide. Fidèle à sa verve acérée, il brocarde un pouvoir exécutif à la fois velléitaire, impuissant, et prompt à s’aligner sur les desiderata de Washington. Dès les premières lignes, il évoque de manière plus large le poids du commandement américain sur les affaires militaires françaises, notamment en Algérie. Tréno pointe ainsi le double langage du gouvernement de Félix Gaillard, pris entre affirmations d’indépendance nationale et réalités de dépendance stratégique.
L’auteur multiplie les traits ironiques, opposant « la mère Ike » (Eisenhower) à la « France qui obéit ». Il fait le procès d’une République à la dérive, dont les ministres enchaînent les communiqués « pleins d’ardeur »… à défaut d’actes politiques clairs. Dans cette valse des postures, le ridicule n’est jamais loin, et Tréno s’emploie à le souligner, ligne après ligne.
Au-delà de la charge satirique, l’article témoigne d’un malaise profond quant à la souveraineté française, à l’heure où l’OTAN, les États-Unis et l’ombre portée de la guerre froide tendent à reléguer les velléités d’autonomie nationale au rang de vœux pieux. Tréno fait ainsi entendre la voix d’une certaine gauche pacifiste et républicaine, ulcérée par ce qu’elle perçoit comme un reniement des idéaux de la Libération.
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