N° 1960 du Canard Enchaîné – 14 Mai 1958

🎬 Jacques Tati, notre oncle – par Michel Duran

Hulot, Chaplin et l’art d’habiter le monde

Dans un hommage tout en tendresse et en élégance, Michel Duran célèbre Jacques Tati à l’occasion de la présentation de « Mon Oncle » à Cannes. Il le place dans la filiation directe de Max Linder et Charlie Chaplin, pour mieux souligner ce que Tati apporte de neuf : une poésie discrète, un regard doux-amer sur une société qui court après la modernité au détriment du bon sens.

Hulot, ce héros sans paroles et sans ruse, « plein de bonne volonté qui ne demande qu’à comprendre », devient ici une figure de résistance comique face à un monde « télécommandé, aseptisé, affreusement pratique ». Duran rend hommage à cette manière de filmer le détail, le temps qui passe, l’enfance à hauteur d’adulte — et le rire sans méchanceté.

Un article qui sonne comme une déclaration d’amour au cinéma de Jacques Tati, et à la lenteur, à la poésie, à la maladresse assumée.

Les assassins sont parmi eux. Toujours les fusillés pour l’exemple ( Un courageux article d’un journaliste F.L.N.), par R. Tréno. Article imaginaire d’un journaliste arabe au lendemain de l’exécution de trois soldats français sur ordre du F.L.N.