N° 1961 du Canard Enchaîné – 21 Mai 1958

Le 16 mai, un numéro spécial paraît qui proclame la République en danger. Le mercredi suivant, les conséquences de la journée du 13 mai et le rôle joué par, ou attribué, à de Gaulle forment l’essentiel des informations du Canard. Le dessinateur Ferjac montre de Gaulle s’apprêtant à frapper Marianne avec (une) Massu(e) ; pour Moisan, Marianne est tiraillée entre de Gaulle et le président Coty. Tous les articles mettent en doute l’attachement du général à la République, parlent d’un « coup d’État new look », rappellent son hostilité jamais démentie à la constitution de la IV^e, aux partis voire au Parlement.

MARTIN Laurent, « De Gaulle et Le Canard enchaîné : je t’admire, moi non plus », Sociétés & Représentations, 2013/2 (n° 36), p. 109-123. DOI : 10.3917/sr.036.0109. 

L’examen de passage du général de Gaulle, le candidat sèche à l’oral, par Gabriel Macé. Après la fameuse conférence de presse du général de Gaulle, Guy Mollet se rend à Colombey-les-deux-églises, où il se laisse « posséder » comme il l’avouera plus tard.

Auto-censure – Il est demandé au canard d’être son propre censeur, qui en profite pour ironiser en indiquant que dorénavant il ne diffuserait plus les discours de Soustelle, conférences de presse de de Gaulle,… Les 13 numéros du Canard à partir du 13 Mai, seront saisis. Tréno envoie ce Télégramme à Malraux, alors ministre de l’information :  » (…) Imaginions qu’autorité République était rétablie et libertés garanties »…