N° 1971 du Canard Enchaîné – 30 Juillet 1958

Canard enchaîné du 30 juillet 1958, qui célèbre la naissance annoncée de la Cinquième République, non sans lui faire quelques piques de bienvenue.

Une Cinquième… bien coiffée ?

Enfin, une Constitution d’intérêt général !

Sous ce titre faussement enthousiaste, le Canard détaille avec ironie le projet de Constitution gaullienne : pouvoirs renforcés pour l’exécutif, rôle marginalisé du Parlement, et un nouveau régime « raisonnable »… du point de vue de ceux qui le conçoivent. On saluera la caricature d’un mont Ararat sur lequel voguent les têtes pensantes du moment, De Gaulle en proue de la barque constitutionnelle.

Toute l’actualité… aux quatre coins-coins

À l’image d’un monde en mutation, Le Canard s’offre une rubrique en patchwork : intégration monétaire, mondialisation postale, petits tracas de l’Église romaine (voir Le Code du Pape), et nouvelles du bloc dit « libre », toutes passées à la moulinette satirique.

Naissance de la Cinquième…

…mais sans sage-femme. Avec « La Cinquième naîtra coiffée », César raille l’accouchement sans douleur d’un régime qui s’installe plus vite que prévu.

Et aussi :

« De Gaulle : voici la Vᵉ République » : ce que la presse attendait… et ce que le Canard en pense.
« Du bout du bec » : brèves acidulées sur les remaniements et déclarations ministérielles.
« La jeunesse de l’Histoire » : Bacri s’offre un poème en forme de liste ironique des rêves et cauchemars politiques des jeunes générations.

En ce milieu d’été 1958, le Canard veille sur la République en devenir — non pour l’admirer, mais pour lui chatouiller le cou sous le menton du pouvoir.