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N° 202 du Canard Enchaîné – 12 Mai 1920

N° 202 du Canard Enchaîné – 12 Mai 1920

79,00 

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De l’inutilité, en quelque sorte, des Travailleurs

Pour la défense de l’ordre

12 mai 1920 : quand le gouvernement imagine une « gendarmerie mobile » pour courir après les grévistes et les malandrins, Le Canard enchaîné se régale. Dans une chronique au vitriol, René Buzelin raille la lourdeur des casernes figées et se moque de l’idée de transformer les gendarmes en roulottes automobiles. Sous couvert de logique administrative, c’est surtout la militarisation rampante de l’espace public que le journal dénonce, dans une France encore agitée par les grèves de l’après-guerre.

 

A l’Union Civique, dessin de Bécan

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

L’article de René Buzelin, publié le 12 mai 1920 sous le titre « Pour la Défense de l’Ordre », est un exemple éclatant de la manière dont Le Canard enchaîné savait mêler humour et critique politique. Il part d’un fait apparemment technique : la proposition d’André Lefèvre, alors ministre de la Guerre, de créer une « gendarmerie mobile » afin de moderniser la police rurale et d’assurer un meilleur contrôle des campagnes.

À première vue, le projet répond à un constat pragmatique : les casernes de gendarmerie sont des bâtiments fixes, souvent réduits à n’être que des cartes postales pittoresques, incapables d’assurer une présence rapide sur le terrain. Les gendarmes, contraints de longues marches pour rattraper un voleur de poules ou un gréviste en fuite, finissent par revenir fourbus à leur caserne. La solution avancée par Lefèvre ? Les rendre mobiles grâce à des véhicules, bientôt automobiles, capables de projeter la force de l’ordre jusque dans les coins les plus reculés.

Mais Buzelin ne s’y trompe pas : derrière l’efficacité vantée, il y a une logique inquiétante. Transformer les gendarmes en unités mobiles, c’est leur donner la possibilité d’intervenir partout, à tout moment, au plus près des foyers de contestation sociale. Or, en 1920, la France est traversée par de fortes tensions : la vague de grèves de 1919 a secoué le pays, le mouvement ouvrier s’organise, la CGT est puissante, et les élites redoutent une contagion révolutionnaire sur le modèle russe. La « gendarmerie mobile » apparaît donc moins comme une mesure de commodité que comme une réponse directe à la peur sociale et au maintien d’un ordre menacé.

Le ton du Canard est ironique. Buzelin décrit ces nouvelles brigades comme de confortables roulottes, à peine distinguables des « guimbardes des romanichels », mais bien plus faciles à poursuivre. Il souligne aussi, non sans sarcasme, que les habitants auront peut-être du mal à retrouver leur gendarmerie lorsqu’ils en auront besoin : effet pervers d’une police devenue errante.

Cet article témoigne d’un moment charnière. En 1921, sera effectivement créée la « Garde républicaine mobile », ancêtre de nos actuels CRS. Ce que Buzelin raillait comme une utopie bureaucratique allait devenir une institution centrale de l’appareil répressif français. Derrière la plaisanterie sur les roulottes, le Canard pointait donc une mutation profonde : l’adaptation de l’État à la conflictualité sociale, par une police mobile pensée avant tout pour contenir la rue et les mouvements populaires.