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N° 212 du Canard Enchaîné – 21 Juillet 1920

N° 212 du Canard Enchaîné – 21 Juillet 1920

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Il y avait longtemps, en effet, que M. Raoul Villain n’avait pas été acquitté …

Pour le retour à la terre – On a présenté, hier, sur l’écran le premier film de propagande agricole

En 1920, la propagande ne passe pas seulement par les discours ou les affiches : elle envahit aussi les salles obscures. Dans son article du 21 juillet, Le Canard enchaîné raconte avec ironie la projection du tout premier film agricole, destiné à détourner les anciens poilus de la tentation des cabarets pour les ramener à la charrue. Coriem croque un récit où les bœufs remplacent les mitrailleuses, et où l’État rêve d’une France redevenue paysanne, laborieuse et docile.

L’argument, dessin de Raoul Guérin

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Sous le titre « On a présenté, hier, sur l’écran le premier film de propagande agricole », publié dans Le Canard enchaîné du 21 juillet 1920, Maurice Coriem s’amuse d’une initiative ministérielle à la fois sérieuse et risible : la création d’un film destiné à glorifier le retour à la terre. L’époque n’est pas anodine : la France sort exsangue de la guerre, ses campagnes ont perdu une partie de leurs forces vives, et les villes attirent par leurs lumières, leurs plaisirs et leur promesse de modernité. Pour l’État, il s’agit de contrer l’exode rural et de replacer l’agriculture au cœur de la reconstruction nationale.

Le film, confié à Pierre Véber, met en scène l’écrivain Maurice de Waleffe, auréolé de sa gloire de combattant, transformé en agriculteur modèle. La trame est édifiante : un héros de guerre, trahi par une danseuse de l’Olympia, quitte la ville corruptrice pour retrouver la pureté des champs. Là, il élève des bœufs, fonde une famille, organise des comices agricoles et, miracle, finit même par retrouver sa compagne égarée. Le message est clair : les distractions urbaines ne mènent qu’au désastre moral, tandis que la campagne assure prospérité et vertu.

Coriem restitue cette intrigue improbable avec une ironie mordante, soulignant les invraisemblances et les excès mélodramatiques. Le héros poursuit ses bêtes dans des scènes dignes d’un vaudeville, croise des cyclistes et des gendarmes, et l’on devine que le public, plus que conquis par la morale agricole, rit aux éclats devant tant de maladresses. Ce contraste entre l’intention propagandiste et l’effet comique traduit bien la distance qui sépare les ambitions de l’État et la réception populaire.

Historiquement, cet épisode s’inscrit dans un vaste mouvement de « retour à la terre », promu par les élites conservatrices du Bloc national. L’agriculture est alors présentée comme le socle de la nation, face aux menaces du bolchevisme, de la grève ouvrière et de la vie moderne jugée décadente. Mais la réalité sociale est tout autre : les jeunes préfèrent les villes, les poilus démobilisés cherchent du travail industriel, et les campagnes continuent à se vider.

Ainsi, l’article de Coriem ne se contente pas de rapporter une curiosité cinématographique. Il dévoile, avec humour, le décalage entre une propagande officielle paternaliste et une société française déjà engagée dans la modernité urbaine. Le Canard fait une fois de plus la démonstration de son rôle : tourner en dérision les grandes mises en scène idéologiques pour mieux mettre en lumière leurs contradictions.