N° 2125 du Canard Enchaîné – 12 Juillet 1961
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Quand Bardamu débarquait chez les chaisières
Jérôme Gauthier célèbre l’irruption de Céline
Avec Le Mystère Bardamu, Jérôme Gauthier revient sur l’entrée fracassante de Céline dans la littérature : quinze ans d’amertume distillée dans un chef-d’œuvre, Le Voyage au bout de la nuit, lâché comme une grenade dans le salon des bien-pensants. Pour les jeunes lecteurs du Canard, c’était une révélation : une langue à soi, une syntaxe hérétique, et le droit d’écrire contre la bienséance. Le texte rend aussi hommage au personnage : l’homme Céline, refusant les salons littéraires d’un mot sec et drôle. Et Gauthier de conclure, dans un dernier tacle à Paul Guth : « Il est toujours livreur. Il est tenu de ménager la clientèle. »
L’article se termine par ces mots : « Céline, j’irai bientôt vous revoir. En ami. Vous serez moins bavard que jamais. Nous échangerons des silences. Mais je vous chuchoterai tout de même que votre pierre tombale est digne de porter cette devise que, géniale tête de lard, vous dictiez naguère à Paraz : « Sur ma tombe, une seule épitaphe : “NON !”. »
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