N° 2139 du Canard Enchaîné – 18 Octobre 1961
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Chacun ses morts, chacun ses bourreaux
Le Canard exige des condamnations claires, des deux côtés
Oran, octobre 1961 : un Algérien est brûlé vif dans sa voiture, pendant qu’ailleurs un Européen est lynché. À ces crimes qui se répondent, Le Canard oppose une exigence de justice égale pour tous. « Si l’on se met à justifier un crime par un autre crime… » : la réplique est cinglante, et vise aussi bien le F.L.N. que l’O.A.S. Le journal dénonce les représailles devenues routinières, l’aveuglement sélectif, et les indignations à géométrie variable. Pour qu’un dialogue soit possible, il faudrait d’abord que chacun commence par condamner les crimes de ses propres rangs. Un billet court, mais d’une rigueur glaçante, en plein cœur de la guerre d’Algérie.
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