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N° 227 du Canard Enchaîné – 3 Novembre 1920

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ENQUÊTES SOCIALES ET ÉCONOMIQUES – Le Chômage augmente mais la France travaille – En haut lieu on est sans inquiétude 

En pleine crise sociale de l’après-guerre, Coriem dresse un portrait ironique du chômage qui s’étend, tandis que les autorités se veulent rassurantes. Derrière l’humour, une radiographie cruelle d’une France où la misère des boulevards contraste avec la tranquillité des bureaux ministériels.

Numéro faussement numéroté « 226 »

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

À l’automne 1920, la France affronte une situation paradoxale : d’un côté, une économie encore marquée par les séquelles de la guerre, en proie à des difficultés industrielles et à la désorganisation des marchés ; de l’autre, un gouvernement qui se veut imperturbablement optimiste. C’est ce contraste que Maurice Coriem exploite dans son article « Le Chômage augmente mais la France travaille », où la satire devient un outil d’analyse sociale.

Le texte s’ouvre sur une note sombre : le chômage progresse, les « désespérés » se multiplient dans les rues, et les boulevards parisiens deviennent le théâtre d’une misère visible. Les chômeurs errent, « exilés de l’activité », tentant de tuer le temps aux courses, dans les music-halls ou les cafés. Coriem en brosse un tableau ironique, décrivant ces masses désœuvrées comme des spectateurs d’un interminable divertissement, oscillant entre résignation et quête illusoire de travail.

Mais, fidèle à son style, Coriem retourne la scène en farce. Car face à cette détresse sociale, le ministère du Travail est montré comme un havre d’activité… au moins sur le papier. Les fonctionnaires « dévorent les journaux », les dactylos « se livrent sans désemparer à des travaux de crochet et d’aiguille », et les huissiers montent « inlassablement la garde ». La dérision atteint son sommet avec la figure du balayeur municipal, présenté comme l’exemple éclatant de la France laborieuse : son zèle à faire voler la poussière des trottoirs devient symbole de prospérité nationale.

L’arrière-plan historique est essentiel. En 1920, la France connaît une crise de reconversion : les millions de soldats démobilisés doivent être réintégrés dans une économie affaiblie, où les commandes de guerre ont disparu. L’inflation gronde, les grèves se multiplient (notamment en 1920, celles des cheminots et des mineurs). Face à cette réalité, le gouvernement adopte une posture rassurante, affirmant que « la France travaille », quand bien même une partie de la population survit dans le chômage ou la précarité.

Coriem, en satiriste, met en lumière cette dissonance : la misère est visible partout, mais le discours officiel se réfugie derrière des images absurdes (un balayeur, un ministère affairé) pour donner l’illusion d’une prospérité intacte. Son ironie souligne combien la rhétorique politique peut déformer la réalité sociale.

En définitive, cet article illustre le rôle du Canard enchaîné : dénoncer les contradictions de la France de l’après-guerre en faisant rire de ce qui devrait inquiéter. Le « chômage qui augmente » n’est pas nié, mais il est noyé dans un optimisme bureaucratique que Coriem rend grotesque, révélant à la fois le cynisme du pouvoir et l’abîme entre les élites et les masses.