N° 229 du Canard Enchaîné – 17 Novembre 1920
N° 229 du Canard Enchaîné – 17 Novembre 1920
79,00 €
En stock
17 novembre 1920 : la revanche allemande
Le Canard démonte la propagande alarmiste
Dans son numéro du 17 novembre 1920, Le Canard enchaîné publie un article titré « Les Boches préparent ouvertement une guerre de revanche ». L’intitulé reprend à la lettre les manchettes anxiogènes de la presse nationale. Mais le Canard en fait une parodie : plutôt que de relayer la peur, il ridiculise l’excès de ces alertes permanentes. Deux ans après l’armistice, la presse française continue d’agiter l’épouvantail allemand pour justifier l’occupation et les exigences du traité. Le journal satirique dégonfle cette bulle en montrant combien ces annonces de revanche ressemblent à des refrains sans fin.
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
En stock
La peur de la revanche, instrument politique
Quand Le Canard enchaîné tourne en dérision l’obsession allemande
Le 17 novembre 1920, Le Canard enchaîné consacre une page à l’un des thèmes dominants de l’après-guerre : la crainte d’une revanche allemande. Le titre de l’article, « Les Boches préparent ouvertement une guerre de revanche », imite à la perfection les manchettes de nombreux quotidiens français de l’époque. Mais, fidèle à son esprit, le Canard transforme cette affirmation solennelle en caricature.
Depuis la signature du traité de Versailles, la presse française relaie sans cesse des rumeurs de complots militaires outre-Rhin. Chaque incident devient une preuve que l’Allemagne, humiliée, se prépare déjà à reprendre les armes. Ce discours, martelé, nourrit une atmosphère de peur et permet de justifier l’occupation de la Rhénanie, le maintien d’une armée forte en France et des politiques économiques contraignantes.
Le Canard enchaîné s’attaque à ce mécanisme en montrant le ridicule de cette répétition. L’article fait sourire par son exagération volontaire : les « Boches » seraient en permanence en train de préparer quelque chose, comme si leur unique activité nationale consistait à rêver de revanche. En poussant le raisonnement jusqu’à l’absurde, le journal révèle la mécanique propagandiste qui sous-tend ces alertes.
Ce texte illustre la fonction critique du Canard. Alors que la presse dominante participe à entretenir l’angoisse collective, l’hebdomadaire satirique rappelle que ces récits ne sont pas innocents : ils servent des intérêts politiques. Alimenter la peur de l’ennemi, c’est maintenir la population mobilisée, détourner l’attention des problèmes intérieurs et légitimer des choix diplomatiques et militaires.
Avec ce pastiche, le Canard ne nie pas les tensions réelles entre la France et l’Allemagne en 1920, mais il dénonce la manière dont elles sont instrumentalisées. La satire fonctionne comme un antidote : elle apprend au lecteur à ne pas prendre pour argent comptant les alarmes des manchettes.
Deux ans après l’armistice, cet article rappelle que la paix n’est pas seulement une affaire de traités, mais aussi de discours. Et tant que la presse entretiendra le spectre de la revanche, la guerre continuera à hanter la société française.





