N° 237 du Canard Enchaîné – 12 Janvier 1921
N° 237 du Canard Enchaîné – 12 Janvier 1921
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Georges de La Fouchardière, « La lanterne du Bouif : Le scandale de Tours »
En janvier 1921, le Bouif braque sa lanterne vacillante sur l’un des grands remous politiques de l’époque : le « scandale de Tours », lié au Congrès de la SFIO où s’est jouée la scission socialiste. Fidèle à son rôle de philosophe titubant, Bicard ne comprend pas tout… mais en dit plus que les commentateurs officiels. Ses mots déformés, ses raisonnements de travers transforment une affaire de congrès en une comédie d’arrière-salle.
Georges de la Fouchardière utilise ici son personnage pour tourner en dérision le langage des partis : les motions deviennent des lampions, les délégués des figurants d’un bal masqué, et les grandes décisions idéologiques des prétextes à boire un coup de plus. Le rire vient du contraste entre la solennité affichée par les acteurs politiques et la trivialité avec laquelle le Bouif les ramène au niveau du zinc.
Ce texte illustre la fonction critique du Bouif : à travers lui, le Canard enchaîné refuse d’entrer dans les querelles doctrinales et préfère mettre en lumière — avec une lanterne bien mal tenue — leur vanité. En ridiculisant l’âpreté des débats socialistes, la chronique rappelle que les divisions politiques sont souvent moins sérieuses qu’elles ne le prétendent. Et qu’au bout du compte, c’est encore au comptoir que l’on comprend le mieux la politique française.
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Le Bouif et l’art d’éclairer les ombres
Quand une affaire locale devient le miroir de la République
Le 12 janvier 1921, Le Canard enchaîné publie une nouvelle chronique de sa rubrique phare, « La lanterne du Bouif ». Intitulé « Le scandale de Tours », ce texte signé Georges de la Fouchardière illustre à merveille la manière dont l’hebdomadaire satirique parvient à transformer une affaire apparemment locale en une parabole politique d’envergure.
Le style de la lanterne repose sur une mise en scène : le Bouif, personnage inventé mais inspiré du peuple, observe la vie publique avec une ironie mordante et une lucidité désarmante. Dans ce numéro, c’est à Tours que se concentre son regard, à propos d’un scandale où se mêlent ambition politique, manœuvres douteuses et soupçons de corruption. L’affaire, comme tant d’autres, pourrait sembler anecdotique. Mais sous la plume de de la Fouchardière, elle devient le symbole d’un mal plus profond : la banalisation des petits arrangements dans la vie politique française.
L’humour naît de la gouaille du Bouif. Il ne se contente pas d’exposer les faits, il les commente à la manière d’un spectateur indigné mais amusé, qui dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. L’indignation se fait rire, et le rire se transforme en dénonciation efficace. En éclairant les « dessous » de Tours, la lanterne éclaire en réalité les pratiques d’une République où la morale publique est trop souvent sacrifiée aux calculs électoraux.
Ce texte de janvier 1921 s’inscrit dans une série où le Bouif devient un véritable alter ego du Canard enchaîné. À travers lui, le journal donne une voix populaire, familière, qui contraste avec le sérieux compassé de la presse traditionnelle. L’efficacité réside dans ce mélange : la forme légère attire le lecteur, mais le fond délivre une critique incisive du système politique.
En évoquant « Le scandale de Tours », le Canard ne vise pas seulement les protagonistes locaux : il rappelle que ces travers se retrouvent partout, dans toutes les strates de la vie publique. C’est ce qui fait la force de la satire : transformer un détail en symptôme, et un rire en mise en garde.





