N° 2398 du Canard Enchaîné – 5 Octobre 1966

« Nous sommes tous Ben Barka » – Morvan Lebesque signe un texte implacable, indigné, bouleversant : trente jours de procès, trente jours de silence ministériel et de manœuvres d’État n’ont pas suffi à ensevelir l’affaire Ben Barka. Dans ce grand cri politique et moral, Lebesque interpelle les citoyens, les juges, les journalistes, les policiers, mais aussi « bonhomme de Radio-Luxembourg », à qui il rappelle que ce n’est pas seulement l’argent public qui est en jeu, mais notre propre justice. Ben Barka, mathématicien, militant tiers-mondiste, enlevé en plein Paris par des hommes munis d’une carte de police — « authentique et bien en règle ». Et à travers lui, c’est toute une société que le Canard pousse à regarder sa compromission : « Ben Barka, c’est toi, Ben Barka, c’est moi ». Un texte qui brûle encore, soixante ans après.

Chroniques de la Cour, d’André Ribaud – Le Roi marieur d’empereur – M. de Charmant d’Elmas fâcheusement distrait de ses occupations (à cause du remaniement proche) — Vues du Roi sur l’abaissement suprême des États Généraux (remise en cause du droit de dissolution du Parlement)— Son soin des bas détails — Surprenante révélation d’un général dans les étranges lucarnes (Koenig, et référence astucieuse à Pierre-Napoléon Bonaparte, cousin de Napoléon III) — Le Roi protecteur des survivances (Pierre-Napoléon Bonaparte ne s’est jamais marié) –