N° 25 du Canard Enchaîné – 20 Décembre 1916
N° 25 du Canard Enchaîné – 20 Décembre 1916
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Roger Brindolphe : “Les contes du Canard, pas de paix !”
Sous la signature de Roger Brindolphe, Le Canard s’essaie ici au conte satirique. “Pas de paix !” tonne le titre, détournant la veine des récits populaires pour mieux cibler les profiteurs et embusqués. Le texte joue sur la fable morale : le brave soldat et le peuple patient sont trompés par les beaux discours, tandis que l’arrière s’empiffre et spéculent. Brindolphe manie l’allégorie pour dénoncer la duplicité des élites qui parlent de paix mais vivent du conflit. Ce conte satirique traduit bien la veine mordante du Canard de guerre : un mélange d’humour populaire et de critique sociale, où le rire se fait arme politique.
ANASTASIE EST TOUJOURS DEBOUT, dessin de H-P Gassier
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
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20 décembre 1916, n°25 – « L’ennemi de l’alcool »
En décembre 1916, alors que la guerre s’enlise et que la lassitude gagne l’arrière comme le front, Le Canard enchaîné s’en prend à un adversaire inattendu : l’alcool. Mais attention, pas question de se ranger dans le camp des ligues de tempérance, ces austères redresseurs de torts qui voient dans chaque verre un ferment de décadence. L’hebdo satirique choisit au contraire de ridiculiser cette croisade moralisatrice en faisant de « l’ennemi de l’alcool » un personnage grotesque, tout aussi nuisible que les profiteurs ou les embusqués.
Dans un contexte où le vin et l’eau-de-vie sont partie intégrante de la ration du poilu, la dénonciation des boissons fortes prend un accent quasi antipatriotique. Comment priver le soldat de ce réconfort quotidien, qui réchauffe dans la boue, anesthésie la peur et scelle la fraternité des tranchées ? À travers cette caricature, le Canard rappelle que la guerre n’a pas seulement créé de nouveaux ennemis sur le champ de bataille, mais aussi dans les mentalités bourgeoises qui rêvent de régenter la vie populaire.
La satire dépasse le seul domaine de l’alcool : elle dit quelque chose de plus profond sur l’esprit du journal. Défendre le droit de lever le coude, c’est aussi défendre un art de vivre, une sociabilité, une résistance à l’ordre moral qui veut imposer sa norme jusque dans les verres. Derrière l’humour, transparaît déjà une constante du Canard : moquer ceux qui voudraient priver les Français de leurs plaisirs ordinaires, même au nom des meilleures causes.