N° 2569 du Canard Enchaîné – 21 Janvier 1970
N° 2569 du Canard Enchaîné – 21 Janvier 1970
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Nouvelle Société, vieilles hypocrisies
Sous la plume acérée d’André Ribaud, Le Canard mêle Biafra, diplomatie internationale et politique intérieure dans un savant cocktail d’ironie. Entre un M. Séguy qui ne veut pas “abuser de sa victoire” et un M. Chaban-Delmas qui n’ose pas trop “abuser” de M. Séguy, la fameuse “Nouvelle Société” cherche encore sa voie, armée du seul rasoir électrique de son Premier ministre.
Mais la satire se déplace vite vers les salons feutrés de la diplomatie. On y croise U Thant, secrétaire général de l’ONU, qui parcourt l’Afrique au plus près — mais pas trop — du drame biafrais, soigneusement tenu à distance de Port-Harcourt et des ruines du conflit. Les Russes et les Britanniques se félicitent de la victoire nigériane, pendant que les hommes d’affaires du monde entier affluent à Lagos pour s’assurer que la paix nouvelle ne les oublie pas.
Au passage, Ribaud égratigne l’hypocrisie internationale, les associations discrètement enterrées ou réactivées selon les besoins, et conclut avec un clin d’œil mordant : “Le temps et Thant passent vite…”.
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