N° 2583 du Canard Enchaîné – 29 Avril 1970
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Quand Pompidou remballe Delon… chapeau bas !
Le président refuse de « porter le Borsalino »
Dans un pastiche savoureux signé Yvan Audouard, Georges Pompidou répond à une improbable missive d’Alain Delon. L’acteur, encore auréolé du succès de Borsalino, semble vouloir associer son nom – et son chapeau – au chef de l’État. Mauvaise idée : Pompidou, faussement courtois et délicieusement ironique, lui fait savoir que son amitié commence à devenir « encombrante ».
Rappelant qu’il n’a jamais joué le moindre rôle dans la Libération de Paris, pas plus qu’il n’a de pouvoir de protection sur l’acteur, le président feint de s’offusquer : Delon mettrait en cause la police officielle ! Offense au chef de l’État, délit caractérisé : gare aux poursuites !
Avec un humour à froid, Pompidou se déclare « dernier à qui s’adresser » et surtout bien décidé à ne pas se voir « porter le Borsalino ». Clin d’œil final : si complot il y avait, le président en serait informé avant Delon – question de protocole…
Un morceau d’anthologie où la satire politique croise le cinéma, et où, pour une fois, c’est le président qui rafle la dernière réplique.
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